L’Algérie, troisième fournisseur de gaz de l’Europe et pilier économique du Maghreb, tire près de 95% de ses revenus d’exportation des hydrocarbures. Cette manne énergétique, exploitée depuis les années 1960, représente le socle de son développement industriel et de sa puissance régionale. Le pays maintient sa position stratégique grâce à ses réserves prouvées de gaz naturel, estimées à 2,3 trillions de mètres cubes, plaçant l’Algérie parmi les dix premiers détenteurs mondiaux de cette ressource.
Une course contre la montre pour les projets gaziers
La Sonatrach, le géant pétrolier national algérien, accentue la pression sur ses partenaires occidentaux pour accélérer la réalisation de projets gaziers majeurs. Le PDG Rachid Hachichi a convoqué, le 2 février 2025, une réunion cruciale avec Baker Hughes et Tecnimont, rappelant fermement les délais à respecter. Le projet Boosting III du gisement de Hassi R’mel constitue la pierre angulaire de cette stratégie d’expansion. L’américain Baker Hughes doit installer 20 trains de compression répartis sur trois stations, tandis que les Italiens Tecnimont et Nuovo Pignone International Srl modernisent le réseau de collecte et les unités de traitement. L’objectif : atteindre une production quotidienne de 180 millions de mètres cubes de gaz.
Les enjeux d’une transformation industrielle accélérée
La multiplication des réunions de suivi entre la Sonatrach et ses partenaires témoigne de l’urgence de concrétiser ces projets industriels. L’entreprise nationale jongle entre la nécessité de satisfaire une demande intérieure croissante et l’impératif de maintenir des volumes d’exportation conséquents. La réussite de ces chantiers déterminera la capacité de l’Algérie à consolider sa position d’exportateur majeur d’hydrocarbures, tout en développant une industrie pétrochimique sophistiquée. La pression exercée sur Baker Hughes et Tecnimont révèle l’importance capitale de ces investissements pour l’avenir énergétique et industriel du pays.
La ruée des géants industriels vers le Maghreb
Les richesses en hydrocarbures du Maghreb attirent les convoitises des grands groupes internationaux depuis des décennies. Total, ENI, ExxonMobil et Shell ont investi massivement dans la région, attirés par la qualité des gisements et la stabilité relative des contrats d’exploitation. La présence croissante des entreprises chinoises, notamment CNPC et Sinopec, intensifie la compétition pour l’accès à ces ressources stratégiques. Cette concurrence internationale permet aux pays du Maghreb de négocier des conditions avantageuses, tout en bénéficiant des transferts de technologies les plus récentes. La modernisation des infrastructures pétrolières et gazières devient ainsi un enjeu majeur pour maintenir l’attractivité de la région auprès des investisseurs étrangers.
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