Maghreb : de nombreux emplois perdus dans ce secteur

Photo de James Baltz sur Unsplash

Traditionnellement, le secteur de l’agriculture est pourvoyeur d’opportunités et d’emplois. Dans la zone du Maghreb et particulièrement au Maroc, le secteur agricole a connu une relative morosité en ce qui concerne les opportunités d’emplois. Le secteur agricole, longtemps pilier de l’économie marocaine, traverse une phase délicate sur le plan de l’emploi.

D’après les chiffres délivrés par les premières autorités, le secteur regroupant l’agriculture, la foresterie et la pêche a perdu 137 000 postes entre 2023 et 2024. Une baisse significative qui en fait le seul secteur d’activité à afficher un recul des effectifs sur la période. Cette contraction n’est pas un simple accident de parcours. Elle s’inscrit dans une tendance de fond, marquée par une diminution progressive de la contribution des activités agricoles à l’emploi national.

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Depuis plusieurs années, l’agriculture marocaine, confrontée à des défis climatiques et économiques majeurs, évolue vers des modèles plus mécanisés et moins gourmands en main-d’œuvre. Le recours croissant à des techniques modernes et à la mécanisation, présenté comme un levier d’amélioration de la productivité, a paradoxalement fragilisé l’emploi agricole traditionnel. Des machines plus performantes remplacent désormais des centaines de travailleurs saisonniers, notamment dans les grandes exploitations.

Si la modernisation de l’agriculture est indispensable pour renforcer la compétitivité du Maroc sur les marchés internationaux, elle soulève des défis sociaux majeurs. La perte d’emplois touche particulièrement les zones rurales, où l’agriculture demeure la principale source de revenus. Pour de nombreuses familles, cette évolution signifie non seulement une perte de travail, mais aussi un bouleversement des modes de vie. Le phénomène est d’autant plus préoccupant qu’il s’accompagne d’un manque de solutions de repli pour les travailleurs déclassés.

L’absence de formations adaptées aux nouvelles technologies agricoles ou de passerelles vers d’autres secteurs limite les possibilités de reconversion. Face à cette situation, la question n’est pas de freiner la modernisation du secteur, mais d’accompagner cette transformation pour qu’elle soit socialement inclusive. Il s’agit de repenser les politiques publiques en matière de formation professionnelle, d’encourager des modèles agricoles durables générateurs d’emplois, et de développer des activités économiques complémentaires en milieu rural.

Le gouvernement est donc confronté à un double défi : maintenir la dynamique de modernisation agricole tout en protégeant les populations vulnérables touchées par la perte d’emplois. La transition vers une agriculture plus technologique ne doit pas se faire au détriment du tissu social rural, déjà fragilisé par les effets du changement climatique et de la volatilité des marchés.

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