Le développement économique repose sur une main-d’œuvre suffisante et qualifiée, un facteur clé dans la concrétisation des projets d’envergure. Au Maroc, le secteur de la construction fait face à un déficit préoccupant de travailleurs, notamment dans le cadre des grands chantiers lancés en vue de la Coupe du monde 2030.
Les infrastructures prévues pour cet événement international, notamment les stades et les hôtels, requièrent un grand nombre d’ouvriers qualifiés. Cependant, la concurrence entre les chantiers a engendré une inflation des rémunérations. Certains métiers, comme celui de ferrailleur, voient leurs salaires atteindre 4 300 dirhams, soit une augmentation de 30 % par rapport aux autres projets de construction. Cette situation, rapportée par le média Hespress, illustre un déséquilibre qui affecte le secteur du bâtiment et des travaux publics.
Pour pallier le manque de main-d’œuvre, les entreprises du BTP se tournent vers d’autres sources de recrutement, notamment les migrants subsahariens et les travailleurs issus des zones rurales. Afin de les attirer, elles proposent des conditions avantageuses telles que le logement et l’affiliation à la CNSS. Toutefois, l’intégration de ces nouvelles recrues génère des coûts supplémentaires liés à leur formation, ce qui représente un défi financier pour les sociétés concernées.
L’impact de cette pénurie dépasse la simple question des effectifs. Les ouvriers en poste subissent une charge de travail accrue, ce qui influe sur leur productivité et retarde la livraison des chantiers. De plus, les entreprises locales, déjà confrontées à des contraintes budgétaires, peinent à rivaliser avec les sociétés étrangères mieux équipées, notamment celles en provenance de Chine. Un entrepreneur de Casablanca alerte ainsi sur les risques que cette situation fait peser sur la compétitivité du secteur.
Face à cette crise, plusieurs solutions sont envisagées. Les experts plaident pour un renforcement de la formation professionnelle afin d’augmenter le nombre d’ouvriers qualifiés. L’amélioration des conditions de travail et l’automatisation des tâches sont également perçues comme des leviers essentiels pour réduire la dépendance à la main-d’œuvre et optimiser la productivité. Un responsable des ressources humaines dans une agence de recrutement souligne à cet effet la nécessité d’investir davantage dans les nouvelles technologies afin d’atténuer l’impact de cette pénurie.
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