Il y a quelques mois, Paris avait déjà modifié sa position historique en soutenant explicitement le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. Cette initiative diplomatique, considérée comme un tournant majeur, avait été formalisée lors de la visite d’État du président Emmanuel Macron au Maroc. La France avait alors qualifié le plan d’autonomie proposé par Rabat de « seule base sérieuse et crédible » pour résoudre ce conflit territorial qui dure depuis près de cinq décennies, abandonnant ainsi sa traditionnelle neutralité sur ce dossier sensible et s’alignant sur la position américaine adoptée sous l’administration Trump.
Le déplacement de Larcher enflamme les relations franco-algériennes
L’annonce de l’ouverture prochaine d’un consulat français à Laâyoune par Gérard Larcher, président du Sénat français, lors de sa visite officielle au Sahara occidental sous administration marocaine, marque une nouvelle étape dans le rapprochement franco-marocain. Cette décision dépasse la simple démarche protocolaire et représente un soutien concret à la revendication de souveraineté du Maroc sur ce territoire contesté.
La réaction algérienne ne s’est pas fait attendre. Le Conseil de la nation algérien, chambre haute du Parlement, a vivement condamné cette initiative, la qualifiant de « dérapage » reflétant « l’escalade de l’extrême droite française » sur la scène politique hexagonale. L’institution parlementaire algérienne a dénoncé un « acte inacceptable » qui « méprise la légitimité internationale » et contredit frontalement les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Rupture diplomatique et conséquences régionales
Face à ce qu’elle perçoit comme une « défiance » et une « partialité flagrante » alignée sur les « politiques coloniales » et les positions du Makhzen marocain, l’Algérie a décidé de mesures concrètes. Le Conseil de la nation a annoncé mercredi la suspension immédiate de ses relations avec le Sénat français, incluant l’annulation du protocole de coopération parlementaire signé entre les deux chambres en septembre 2015.
Cette crise diplomatique s’inscrit dans un climat régional déjà tendu, où l’Algérie, soutien historique du Front Polisario et défenseur du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, tient désormais « la partie française responsable des conséquences de cette visite irresponsable, provocatrice et ostentatoire. » Cette nouvelle fracture risque d’affecter durablement les relations entre Paris et Alger, déjà fragilisées par plusieurs contentieux mémoriels et diplomatiques ces dernières années.
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