Le récent refoulement de plusieurs députés européens par le Royaume du Maroc suscite des réactions au sein de la classe politique espagnole. Une formation politique réclame désormais une réaction ferme de l’Union européenne à l’égard du royaume chérifien.
La semaine dernière, six eurodéputés, dont l’Espagnole Serra Sanchez Isabelle du parti Podemos, ont tenté de se rendre à Laâyoune, au Sahara marocain, sans disposer des autorisations nécessaires. Les autorités marocaines ont opposé une fin de non-recevoir à cette tentative et ont demandé aux parlementaires de regagner immédiatement leur point de départ à Las Palmas. Cette décision a provoqué la colère de Podemos, qui dénonce une atteinte aux droits des parlementaires et exige des sanctions européennes contre Rabat.
Dans une correspondance adressée aux plus hauts responsables de l’Union européenne, la porte-parole de Podemos, Isa Serra, appuyée par les eurodéputés Catarina Martins (Portugal) et Jussi Saramo (Finlande), a appelé à une riposte politique contre le Maroc. Le parti insiste sur la nécessité d’une réponse forte de la part de Bruxelles, considérant l’expulsion des députés comme une entrave au contrôle du respect des récentes décisions de la Cour de justice de l’Union européenne. Pour rappel, cette dernière a récemment annulé les accords agricoles et de pêche entre l’UE et le Maroc, une décision qui a accentué les tensions entre les deux partenaires.
De son côté, le Maroc justifie son action par des considérations légales. L’avocat Mourad Elajouti rappelle que chaque État a le plein droit de réguler l’accès à son territoire. Il souligne que les eurodéputés concernés ne disposaient ni d’un mandat officiel du Parlement européen ni d’une autorisation délivrée par les autorités marocaines. Selon lui, le refus d’entrée repose sur le respect du droit international et de la loi marocaine sur l’immigration, qui permet d’interdire l’accès à toute personne susceptible de troubler l’ordre public.
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