Les relations entre l’Algérie et le Maroc demeurent tendues depuis la fermeture de leurs frontières en 1994, exacerbée par le conflit du Sahara occidental. La suspension des relations diplomatiques par l’Algérie en 2021 a encore détérioré les rapports entre ces deux nations. Cette rivalité historique se manifeste notamment à travers des différends territoriaux, des désaccords sur la politique régionale et une compétition économique acharnée. Pourtant, un projet inattendu pourrait témoigner d’une reconnaissance mutuelle des talents artisanaux entre ces pays voisins.
Une main tendue vers les artisans marocains
Des informations circulent concernant une initiative algérienne visant à recruter plus de 350 artisans marocains spécialisés dans l’art du zellige. Le projet, relayé par le youtubeur Issam El-Azizi d’Oujda, concernerait la restauration du Palais du Mechouar à Tlemcen et la décoration de bâtiments publics. Le consulat algérien d’Oujda aurait entrepris des démarches auprès d’intermédiaires du secteur du bâtiment pour identifier et approcher ces artisans qualifiés.
Une stratégie de recrutement élaborée
Pour mener à bien ce projet ambitieux, une entreprise de construction basée à Paris servirait d’intermédiaire légal. Cette structure française proposerait aux artisans marocains des contrats incluant un salaire mensuel de 1 500 euros, ainsi qu’une prise en charge complète des frais de transport, de nourriture et d’hébergement. Le président Abdelmadjid Tebboune superviserait personnellement cette opération, témoignant de l’importance accordée à cette initiative par les autorités algériennes.
L’art traditionnel au cœur des enjeux régionaux
L’intérêt de l’Algérie ne se limiterait pas au zellige. D’après les informations du youtubeur El-Azizi, les autorités algériennes chercheraient également à attirer des artisans marocains spécialisés dans la sculpture sur bois et la couture traditionnelle. Cette démarche soulève des questions sur la transmission du patrimoine artisanal entre les deux pays. Au-delà des tensions politiques persistantes, cette initiative révèle paradoxalement la reconnaissance de l’excellence marocaine dans ces domaines artisanaux ancestraux, tout en interrogeant sur les motivations profondes de cette stratégie de recrutement.
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