Armement au Maghreb: la triste réalité des mines antipersonnel

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Le conflit au Sahara occidental demeure l’une des crises les plus anciennes et les moins médiatisées d’Afrique. Territoire disputé depuis le retrait espagnol en 1975, cette région est devenue le théâtre d’affrontements entre le Front Polisario, qui revendique l’indépendance, et le Maroc, qui considère ce territoire comme partie intégrante de son royaume. Malgré les résolutions de l’ONU appelant à l’organisation d’un référendum d’autodétermination, la situation reste bloquée, avec un soutien diplomatique français qui penche en faveur de l’autonomie sous souveraineté marocaine. Cette position de Paris a contribué à cristalliser les tensions régionales, rendant encore plus difficile toute perspective de règlement politique durable.

L’héritage mortel enfoui dans les sables

Le désert sahraoui cache une réalité meurtrière: approximativement dix millions de mines, tant antipersonnel qu’antichar, demeurent enfouies dans ses étendues arides. Ces engins mortels sont particulièrement concentrés le long du « mur des sables », cette barrière de séparation érigée par le Maroc durant les années 1980. D’après les informations rapportées par le quotidien L’Humanité, ce dispositif visait deux objectifs stratégiques: diviser la population sahraouie et empêcher son retour sur ses terres ancestrales.

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Le Bureau sahraoui de coordination et d’action contre les mines, par la voix de son directeur Taleb Haider, révèle des statistiques alarmantes: 72 types différents de mines, provenant de 14 pays, sont disséminés dans la région. Cette concentration place le Sahara occidental au troisième rang mondial des territoires les plus minés, derrière seulement le Laos et l’Afghanistan.

Des victimes civiles et des efforts de déminage compromis

Face à cette menace permanente, des initiatives de déminage ont été mises en place, mobilisant notamment des volontaires locaux. Toutefois, ces opérations de déminage sont actuellement suspendues en raison des risques accrus, notamment liés à l’utilisation de drones par l’armée marocaine. Cette interruption temporaire des efforts de déminage illustre les défis considérables qui persistent pour sécuriser le territoire et permettre le retour des populations déplacées.

La présence massive de mines dans cette région constitue non seulement un danger immédiat pour les habitants, mais représente également un obstacle majeur à toute solution politique durable et au développement économique futur de ce territoire contesté.

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