Jeudi 6 mars 2025, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a tenu une nouvelle audience dans l’affaire de vol présumé de carburant à la base navale de Cotonou. Le délibéré a été renvoyé au 3 avril 2025.
Au cours de l’audience, le ministère public a requis des peines d’emprisonnement contre cinq militaires marins et deux commerçants impliqués dans cette affaire. L’ancien commandant de la base navale et trois de ses collaborateurs risquent cinq ans de prison, dont deux ans ferme, assortis d’une amende de deux millions de francs CFA pour « abus de fonctions ». Ils sont accusés d’avoir vendu ou participé à la vente de gasoil appartenant à la base navale.
Un autre militaire marin encourt également cinq ans de prison, dont douze mois ferme, avec une amende similaire. Le ministère public a proposé une requalification des charges à son encontre, passant d’« abus de fonctions » à « recel d’abus de fonctions », estimant qu’il avait acheté du gasoil en sachant qu’il provenait des réserves de la base navale.
Deux commerçants accusés d’avoir acheté le carburant auprès des militaires mis en cause risquent la même peine que ce dernier. Bien qu’ils aient reconnu l’achat, ils affirment ne pas avoir su que le gasoil était volé. Le ministère public a sollicité une requalification des charges en « recel de vol de carburant et blanchiment de capitaux » et a demandé une amende de deux millions de francs CFA.
Parallèlement aux réquisitions d’emprisonnement, le magistrat a également plaidé pour la relaxe au bénéfice du doute de sept autres militaires marins. Le représentant du parquet spécial a estimé que les preuves n’étaient pas suffisamment accablantes pour justifier leur culpabilité.
L’affaire remonte à l’audience du 4 avril 2024, où l’état-major de la marine nationale avait déclaré ne pas avoir constaté de perte de carburant. Selon le représentant du chef d’état-major, aucun préjudice n’avait été relevé jusqu’à l’arrestation des militaires. Les avocats de la défense ont également insisté sur ce point, arguant que le gasoil vendu était mélangé à de l’eau et inutilisable. La Cour rendra son verdict le 3 avril 2025, un dénouement très attendu dans cette affaire qui a suscité de vifs débats au sein de l’opinion publique.
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