La course aux énergies renouvelables s’intensifie en Afrique du Nord, où les pays du Maghreb rivalisent d’initiatives pour développer leurs capacités de production d’énergie verte. Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie ont multiplié les projets stratégiques ces dernières années, cherchant à capitaliser sur leurs avantages naturels – ensoleillement abondant et vastes espaces désertiques. Cette dynamique répond tant aux objectifs de transition énergétique qu’à la volonté de positionner la région comme hub énergétique entre l’Europe et l’Afrique. L’hydrogène vert représente désormais l’un des axes prioritaires de cette transformation, attirant des investissements massifs et des partenariats internationaux.
Des investisseurs de premier rang pour un méga-projet marocain
Le 6 mars 2025 à Rabat, le gouvernement marocain a franchi une étape décisive en sélectionnant cinq groupes d’investisseurs pour développer six projets d’hydrogène vert dans les régions méridionales du pays. Sous la présidence d’Aziz Akhannouch, Premier ministre du Maroc, le comité de pilotage de l’Offre Maroc a retenu des acteurs majeurs pour ces initiatives estimées à 319 milliards de dirhams (environ 32 milliards d’euros).
Parmi les lauréats figure le consortium ORNX, alliance entre l’américain Ortus, l’espagnol Acciona et l’allemand Nordex, qui concentrera ses activités sur la production d’ammoniac. La société marocaine Nareva se distingue par la diversité de ses projets couvrant l’ammoniac, le carburant industriel et l’acier vert.
Le géant saoudien ACWA Power s’engage quant à lui spécifiquement dans la fabrication d’acier vert, tandis qu’un consortium sino-chinois formé par UEG et China Three Gorges développera des capacités de production d’ammoniac. Complétant cette liste, l’alliance entre Taqa Morocco et l’entreprise espagnole Cepsa se positionnera sur deux filières: l’ammoniac et le carburant industriel.
Une stratégie multi-produits pour maximiser la valeur ajoutée
Les projets sélectionnés révèlent une approche diversifiée dans la valorisation de l’hydrogène vert. Plutôt que de miser uniquement sur l’exportation de cette molécule brute, le Maroc privilégie la transformation en produits dérivés à forte valeur ajoutée.
L’ammoniac vert apparaît comme le produit phare, avec quatre projets sur six dédiés à sa production. Ce composé, facilement transportable et stockable, trouve des applications dans les engrais, l’industrie chimique et potentiellement comme carburant maritime. Le carburant industriel représente un autre axe stratégique avec deux initiatives, tandis que l’acier vert – produit à partir d’hydrogène plutôt que de charbon – constitue une filière innovante avec deux projets distincts.
Les négociations détaillées vont maintenant s’engager avec les investisseurs sélectionnés, marquant le démarrage concret de cette ambitieuse transformation du paysage énergétique marocain. Cette initiative positionne le royaume comme précurseur régional dans un secteur promis à une croissance exponentielle pour les décennies à venir.
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