Les relations diplomatiques entre la France et l’Algérie traversent une période particulièrement tendue. Au cœur des désaccords figure la question du retour des ressortissants algériens visés par des obligations de quitter le territoire français (OQTF), qu’Alger refuse régulièrement de réadmettre. Cette situation s’ajoute aux frictions concernant le Sahara occidental, où Paris a manifesté son soutien au plan d’autonomie marocain, provoquant l’ire des autorités algériennes. L’emprisonnement de l’écrivain Boualem Sansal depuis novembre dernier a également contribué à détériorer davantage les rapports bilatéraux déjà fragiles.
Une baisse significative des visas accordés aux Algériens
D’après les informations révélées par Le Point, les autorisations d’entrée sur le territoire français accordées aux citoyens algériens ont diminué de 28% en janvier 2025 comparativement à la même période en 2024. Cette réduction marque un tournant dans la politique migratoire française envers l’Algérie et semble répondre directement aux obstacles rencontrés dans l’application des OQTF.
Vers un durcissement des conditions d’entrée pour les diplomates
Les tensions pourraient atteindre un nouveau palier avec une mesure actuellement à l’étude par les autorités françaises : l’imposition systématique d’un visa aux détenteurs de passeports diplomatiques algériens souhaitant se rendre en France. Une telle décision remettrait en question les accords bilatéraux signés en 2007 entre les deux pays. Cette possibilité illustre l’escalade diplomatique et la volonté française d’exercer une pression accrue sur Alger concernant la réadmission de ses ressortissants expulsés, particulièrement ceux ayant commis des délits sur le sol français.
Les dangers d’une confrontation prolongée
L’atmosphère délétère entre Paris et Alger menace désormais de transformer ce différend en crise diplomatique majeure. Des analystes politiques craignent que cette restriction drastique des visas ne déclenche des mesures de rétorsion algériennes, potentiellement préjudiciables aux intérêts économiques français dans la région. Les entreprises hexagonales implantées en Algérie pourraient subir des conséquences négatives, tandis que la coopération sécuritaire, essentielle dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, risque d’être compromise. Par ailleurs, cette situation pourrait contraindre de nombreux binationaux à reconsidérer leurs projets familiaux et professionnels, créant ainsi des difficultés humaines considérables au-delà des enjeux strictement politiques.
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