Depuis plusieurs décennies, la question du Sahara occidental alimente les tensions entre l’Algérie et le Maroc. Dernièrement, Alger a saisi le Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour réclamer l’ouverture d’une enquête sur de présumées exactions commises par les autorités marocaines dans cette région contestée. Cette initiative s’inscrit dans un contexte où les accusations de violations des droits humains se multiplient, alimentant davantage les divergences entre les deux pays voisins.
À Genève, où se tient la 58e session du Conseil des droits de l’homme, l’ambassadeur algérien Rachid Bladehane a exprimé l’inquiétude de son pays face à ce qu’il qualifie de « violations systématiques des droits de l’homme et du droit international humanitaire » dans les territoires sahraouis sous contrôle marocain. Il a exhorté le Haut-Commissaire aux droits de l’homme à envoyer une mission d’enquête et à présenter un rapport détaillé sur la situation. Pour Alger, il est essentiel que ces allégations fassent l’objet d’une documentation rigoureuse, afin de garantir la transparence et la justice pour les populations concernées.
Dans son intervention, le représentant algérien a réitéré l’engagement de son pays en faveur de l’action multilatérale et du respect des mécanismes internationaux des droits de l’homme. Cette prise de position intervient alors que la question du Sahara occidental continue de diviser la communauté internationale, notamment sur la reconnaissance du plan d’autonomie proposé par Rabat.
Par ailleurs, plusieurs organisations dénoncent des entraves à la liberté d’information dans les territoires sahraouis. Selon des sources médiatiques et associatives, des journalistes, syndicalistes et parlementaires étrangers auraient été interdits d’accès à la région, empêchant ainsi toute enquête indépendante sur la situation des droits humains sur place. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains a récemment dénoncé le harcèlement et la surveillance dont seraient victimes les militants sahraouis, soulignant une volonté apparente d’entraver leur travail.
En réaction aux restrictions imposées par les autorités marocaines, le Collectif des défenseurs sahraouis des droits humains (Codesa) a lancé une plateforme numérique visant à documenter et diffuser les témoignages sur les exactions présumées. Cette initiative vise à sensibiliser l’opinion publique et à encourager une prise de position internationale en faveur des droits des Sahraouis.
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