Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump avait adopté une position intransigeante envers l’Ukraine, culminant le 3 mars dernier avec la suspension totale de l’assistance militaire et du partage de renseignements. Cette décision, prise au lendemain d’une rencontre houleuse avec Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale, avait placé Kiev dans une situation désespérée. Sans les armes, munitions et données stratégiques américaines, les forces ukrainiennes se trouvaient gravement handicapées face à l’offensive russe. L’administration Trump exigeait également des concessions importantes, notamment concernant l’exploitation des ressources minières ukrainiennes, condition sine qua non pour maintenir le soutien de Washington.
Un tournant diplomatique inattendu en Arabie Saoudite
La donne a changé ce mardi 11 mars lors d’une journée de pourparlers à Jeddah. Le secrétaire d’État Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz ont annoncé la reprise « immédiate » de l’aide américaine à l’Ukraine. Cette volte-face survient après que Kiev a accepté une proposition de cessez-le-feu temporaire de 30 jours, renouvelable par accord mutuel des parties.
« Nous avons franchi une étape décisive. La question n’est plus de savoir si la guerre va s’arrêter, mais comment elle va se terminer« , a déclaré Mike Waltz aux journalistes présents. Son homologue Marco Rubio a salué l’acceptation par Kiev des « négociations immédiates » avec Moscou, déplaçant ainsi la pression sur le Kremlin.
La déclaration commune américano-ukrainienne stipule clairement que « les États-Unis feront savoir à la Russie que sa réciprocité est la clé de la paix ». Volodymyr Zelensky, qualifiant cette initiative de « positive« , a souligné que « l’Ukraine est prête pour la paix » et que « la Russie doit montrer si elle est prête à mettre fin à la guerre ou à la poursuivre ».
Outre le rétablissement de l’aide sécuritaire et du partage de renseignements, les deux pays se sont engagés à finaliser « dès que possible » un accord sur l’exploitation des minerais ukrainiens, une exigence portée par Donald Trump depuis début février.
La balle est désormais dans le camp de Vladimir Poutine, qui devra décider s’il accepte cette trêve proposée par Washington et déjà approuvée par Kiev.
Laisser un commentaire