Le pasteur Michel Alokpo, rapporteur du Comité de pilotage (COPIL) chargé de l’audit du fichier électoral, était l’invité matinal d’ESAE TV ce lundi 28 avril 2025. Face aux journalistes, il a levé le voile sur de nombreuses défaillances dans le processus de recrutement des experts de l’audit, évoquant des pratiques qu’il qualifie de « frauduleuses » et dénonçant une tentative d’orientation des résultats au profit de certains candidats.
Selon lui, le processus prévu initialement par une note de service signée par le président du COPIL, Jean-Baptiste Elias, devait se dérouler en deux phases : une étude des dossiers suivie d’un entretien. Mais ce cadre aurait été contourné à plusieurs reprises. Michel Alokpo cite nommément BACHABI MOUDACHIROU, président de la commission de recrutement, qu’il accuse d’avoir mené des sélections biaisées. Il évoque le cas d’un candidat classé en tête pour le poste de contrôleur financier mais écarté en raison de son âge, critère pourtant absent des conditions de sélection. « Ce monsieur a exercé comme contrôleur pendant des années. Le recaler pour son âge est inacceptable », a dénoncé le pasteur.
Le rapporteur déplore que ses remarques n’aient pas été prises en compte dans le rapport général produit sans sa participation. « Je n’ai pas signé ce rapport. Ils l’ont finalisé entre eux, sans concertation, sans transparence. » Au-delà des irrégularités internes, Michel Alokpo met en garde contre les dérives dans le recrutement des experts devant conduire l’audit du fichier électoral. Selon lui, le délai initial de dépôt des candidatures, fixé à 30 jours dans les Termes de Référence, a été réduit à 10 jours. « Ils savaient qui allait postuler. Ce raccourcissement du délai vise à favoriser des amis déjà informés. », indique-t-il. « C’est une violation grave des procédures. Les critères que nous avons définis ensemble sont ignorés », a-t-il ajouté.
Mis en place le 8 janvier dernier à la suite d’une requête du parti Les Démocrates, le COPIL regroupe six membres : quatre issus de la société civile, un représentant de la majorité et un de l’opposition. Sa mission est de superviser l’audit du fichier électoral, attendu au plus tard à la mi-juin 2025. L’objectif est de garantir un scrutin général transparent l’année prochaine. Le budget de l’audit, s’élevant à 159 millions FCFA, a été validé par le conseil des ministres du 19 février et financé par le gouvernement. Le comité devait recruter quatre experts techniques pour mener à bien cette mission. 🔥 « Reste branché à l’actu béninoise sur notre chaîne WhatsApp officielle ! » en cliquant sur ce lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x
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