Depuis plusieurs années, Pékin occupe une position dominante sur le marché mondial des terres rares, ces matériaux indispensables à la fabrication de nombreux produits technologiques, de l’automobile électrique aux équipements militaires. La Chine contrôle près de 60 % de la production mondiale et détient une part encore plus importante des capacités de transformation, un atout stratégique que les autorités n’hésitent pas à utiliser pour défendre leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Optimus, une ambition freinée par les restrictions chinoises
Lors de la présentation des résultats trimestriels de Tesla, Elon Musk a reconnu que la production de son robot humanoïde Optimus avait été perturbée par les nouvelles restrictions imposées par Pékin. La Chine a en effet instauré l’obligation d’obtenir une licence d’exportation pour certains éléments de terres rares, notamment ceux utilisés dans les aimants permanents des actuateurs du robot. Ces composants, essentiels pour la miniaturisation des moteurs, sont devenus un point de blocage pour le projet.
Musk a indiqué que Tesla travaillait à résoudre ces difficultés logistiques et espérait obtenir rapidement les autorisations nécessaires. Malgré ces obstacles, il reste optimiste quant aux objectifs fixés : produire des milliers d’unités d’ici fin 2025 et atteindre un rythme d’un million de robots par an en moins de cinq ans. Toutefois, il a souligné que le rythme de production dépendrait du « composant le plus lent et le moins chanceux », illustrant la complexité de développer un produit entièrement nouveau.
Pékin exige des garanties strictes
Au-delà des aspects purement commerciaux, la Chine a exprimé des inquiétudes concernant l’utilisation finale des aimants fournis. Elon Musk a précisé que Pékin souhaitait obtenir des assurances sur le fait que ces éléments ne seraient pas détournés à des fins militaires. Bien que le robot Optimus ne soit pas destiné à des usages offensifs, les aimants concernés peuvent également équiper des missiles ou d’autres systèmes d’armement, d’où la prudence des autorités chinoises.
Le milliardaire a tenté de rassurer ses partenaires asiatiques en affirmant que l’application restait strictement civile. Cependant, cette exigence de transparence illustre la méfiance croissante autour des transferts technologiques stratégiques, dans un climat commercial marqué par les mesures protectionnistes, notamment celles instaurées sous l’administration Trump. En parallèle, Tesla continue de chercher des sources alternatives pour ses composants critiques, afin de limiter sa dépendance vis-à-vis de la Chine.
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