Sénégal : une célèbre boîte de nuit au cœur d’un réseau de trafic de drogue

Des policiers sénégalais - photo John Wessels / AFP

À Dakar, un lounge chic des Almadies servait de façade à un réseau de trafic de drogue transnational. L’arrestation du propriétaire du « White Dream » lève le voile sur les dérives souterraines d’un monde où luxe et criminalité cohabitent en toute discrétion.

Les clients y venaient pour siroter un cocktail, danser jusqu’à l’aube, ou simplement voir et être vus. Le White Dream, temple nocturne de la jet-set dakaroise, incarne depuis des mois le raffinement des soirées huppées de la capitale sénégalaise. Mais derrière les projecteurs et les murs feutrés, se tramait une tout autre réalité, celle d’un narcobusiness bien huilé, avec des ramifications entre Dakar et Paris.

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L’enquête, déclenchée par une alerte confidentielle reçue par la Division opérationnelle de l’Ocrtis (Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants), a rapidement ciblé un nom désormais tristement célèbre : Ousmane Diatta, alias “Soundiata”. Patron du lounge-restaurant, il est aujourd’hui au cœur d’un scandale qui secoue le milieu de la nuit dakaroise. Le “White Dream” n’était pas qu’un lieu de divertissement.

Selon les éléments de l’enquête révélés par la presse locale, il servait aussi à maquiller les flux financiers issus d’un trafic de haschisch. Des comptes bancaires liés à la structure auraient été utilisés pour faire transiter de l’argent sale, dissimulant habilement l’origine des fonds derrière des activités commerciales apparemment légitimes. L’établissement aurait également joué un rôle de hub discret pour la distribution de drogue auprès d’une clientèle ciblée. Pas de deals de rue, ici. Le réseau privilégiait des consommateurs issus de sphères privilégiées : cadres, touristes fortunés, influenceurs de la nuit. De Ngor à la Petite Côte, les ramifications sont désormais à l’étude par les enquêteurs.

C’est l’arrestation de Magatte Pathé Guèye Thiandoum, bras droit présumé d’Ousmane Diatta, qui a permis de faire avancer l’affaire. Après des semaines de surveillance, les agents de l’Ocrtis le surprennent avec 80 grammes de haschisch et des doses prêtes à la vente. Interrogé, il finit par désigner sans détour son fournisseur principal : “Soundiata” lui-même. Le lendemain, les forces de l’ordre mettent la main sur le patron du White Dream à la Cité Mbakiyou Faye. L’affaire “White Dream” soulève de nombreuses questions sur l’économie parallèle qui gravite autour des lieux nocturnes de luxe au Sénégal. À l’ombre des lampes tamisées, l’argent, la drogue et l’apparence s’entremêlent, dessinant un tableau inquiétant où le glamour sert parfois de camouflage au crime organisé.

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