Transports au Maghreb : un projet pour muscler le réseau ferroviaire

Dodi Achmad - Unsplash

Avec l’entrée en service du tronçon Béchar–Abadla, l’Algérie affirme sa volonté de bâtir un réseau ferroviaire moderne et dense pour accompagner son développement économique et désenclaver ses régions. Une révolution en marche sur des rails. Le désert algérien a longtemps été vu comme une barrière. Aujourd’hui, il devient un axe stratégique.

En inaugurant le tronçon ferroviaire Béchar–Abadla en fin de semaine, le président Abdelmadjid Tebboune a lancé un signal fort. En effet, l’Algérie mise sur le rail pour mailler son vaste territoire et relier ses pôles de croissance, de l’intérieur vers les frontières. Cette portion s’inscrit dans la future ligne Béchar–Tindouf–Gara Djebilet, vitale pour l’exploitation du gigantesque gisement de fer de Gara Djebilet, mais aussi pour rapprocher les zones minières du réseau logistique national. C’est une étape cruciale dans une stratégie plus large qui prévoit, d’ici à 2030, un réseau étendu à 15 000 kilomètres, soit plus du triple de sa densité actuelle.

Publicité

Au lendemain des indépendances, l’Algérie ne comptait qu’un millier de kilomètres de voies ferrées, héritage partiel de l’époque coloniale. Deux décennies plus tard, ce chiffre plafonnait à 1700 km. Il a fallu attendre les années 2000 pour voir un regain d’intérêt pour ce mode de transport, longtemps éclipsé par la route ou l’aérien. En 2023, le réseau atteignait 4722 km. Il s’agit d’un progrès notable, mais encore insuffisant au regard de la superficie du pays. Aujourd’hui, le cap est clairement fixé : tripler la densité ferroviaire nationale.

Le but est de faire du train non seulement un vecteur de mobilité pour les citoyens, mais aussi un pilier de la transformation économique. Transport de marchandises, désenclavement des zones reculées, soutien à l’exploitation minière, développement du tourisme intérieur… le rail devient un instrument de souveraineté et d’équité territoriale.

Loin de se limiter au nord densément peuplé, la nouvelle politique ferroviaire veut ouvrir des corridors logistiques vers le sud, jusqu’aux confins du Sahara. Le projet Béchar–Tindouf–Gara Djebilet est l’exemple parfait de cette ambition. Il reliera non seulement des régions stratégiques mais soutiendra aussi l’industrialisation de l’Algérie à travers l’exploitation des ressources minières. La ligne devrait à terme permettre le transport massif de minerai de fer vers les ports du nord pour l’exportation, tout en créant une dynamique d’emploi local dans les wilayas traversées.

2 réponses

  1. Avatar de Daoud said
    Daoud said

    Certe c’est une bonne chose mais a quoi sa sert des chemin de fer mais non exploiter et trop cher par exemple en Inde la voie ferroviaire est exploiter a 100 % en Algérie même ppas a 20% la seule solution c’est
    plus de trains et le tarif doit être moins cher et encourager les voyageurs a préférer le train pour moins d’accidents

  2. Avatar de Chafik ouici.
    Chafik ouici.

    Longtemps la ligne Oran-Bechar était maiĺlée par la voie étroite, disait on à cause du terrain sablonneux. Ce qui ne permettait guère à ce train de faire de la vitesse; à peine s’il roulait une soixantaine de km/h ( au maximum) . Il n’y avait presque que les cheminots et leur familles qui l’emprutaient,ou les autres citoyens par faute d’autres moyens de transports.A l’époque le transport routier était rare.
    Et voilà que notre Équipe Dirigeante se penche ardement sur le développement de ce moyen de transport ferroviaire avec la voie large ( non étroite) ; qui est en somme très populaire et pratique, pour couvrir ces vastes territoires du sud Algérien à des vitesses appreciables(200 km/h).Merci à nos DIRIGEANTS.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité