La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a ordonné, lundi 19 mai 2025, le renvoi en instruction du dossier impliquant l’ancien directeur général de la police nationale, Louis Philippe Houndégnon. Cette décision n’a pas été acceptée par le parquet spécial, qui a aussitôt interjeté appel.
L’ex-patron de la police béninoise est poursuivi pour des faits de harcèlement via un système de communication électronique et d’incitation à la rébellion, à la suite de déclarations médiatiques faites après sa mise à la retraite. Placé en détention préventive, il attendait l’issue de son procès entamé plusieurs semaines plus tôt.
Dans sa décision, le juge a déclaré la Cour incompétente pour statuer au fond, estimant que les faits reprochés relèvent de la qualification criminelle. Il a donc ordonné le retour du dossier en phase d’instruction pour permettre au ministère public de compléter les enquêtes. Le parquet spécial, qui avait requis deux ans d’emprisonnement ferme et une amende de deux millions de francs CFA, a exprimé son désaccord et fait appel dans la foulée. L’affaire sera donc portée devant la chambre d’appel, selon une information de Banouto.
Réagissant à cette décision au micro de Bip Radio, Me François Kèkè, avocat de Louis Philippe Houndégnon, a dénoncé une atteinte aux droits de la défense. Il estime que la décision d’incompétence n’a jamais été évoquée au cours des débats. Selon lui, le juge aurait dû rouvrir les débats afin de permettre aux parties de s’exprimer, en particulier sur un point aussi fondamental. Il qualifie cette décision d’« hérésie judiciaire » et de « violation flagrante des droits de la défense ».
« C’est une infamie judiciaire », a déclaré Me Kèkè, estimant que ce type de décision, rendu en fin de procédure, jette le discrédit sur la justice. L’avocat a indiqué qu’il allait recommander à son client de faire appel, estimant qu’accepter cette décision reviendrait à cautionner une dérive du système judiciaire. Le dossier Houndégnon demeure donc au cœur de l’actualité judiciaire au Bénin. Il reviendra désormais à la chambre d’appel de la CRIET de trancher sur la suite de la procédure.
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