Le militant politique Nourou Dine Saka Saley estime que les députés du parti Les Démocrates (LD) ont manqué une occasion de poser un acte fort face à leur marginalisation à l’Assemblée nationale. Dans une récente intervention, il a suggéré que les 28 députés du parti auraient pu démissionner collectivement pour provoquer des élections partielles dans leurs circonscriptions, et ainsi tester concrètement le nouveau Code électoral.
Selon lui, l’article 150 du Code électoral permet une telle démarche : si plus d’un cinquième des députés démissionnent, soit au moins 22 sur 109, des élections doivent être organisées dans les circonscriptions concernées. Les députés LD étant présents dans 15 des 24 circonscriptions, cette initiative aurait permis, selon Saka Saley, de mettre à l’épreuve les nouvelles dispositions électorales, notamment la règle des seuils de 10 % et 20 %, qui suscitent de nombreuses interrogations.
Pour Nourou Dine Saka Saley, ce geste aurait eu une double portée. D’une part, il aurait permis de montrer à l’opinion publique que les députés LD ne sont pas à l’Assemblée pour des intérêts personnels, mais pour défendre des idéaux, notamment la libération des détenus politiques et le retour des exilés. D’autre part, il aurait ouvert un débat national sur les effets pratiques du nouveau Code électoral, évitant ainsi de futurs blocages.
Il regrette que sa proposition ait été ignorée, malgré les critiques qu’il formule sur l’image actuelle des députés de l’opposition. Ceux-ci, selon lui, souffrent d’une perception négative : celle d’une opposition systématique, peu audible dans les débats parlementaires, et absente d’initiatives politiques marquantes. Il estime qu’un « coup politique » tel que celui proposé aurait permis aux élus LD de sortir de cette posture de contestation permanente pour adopter une stratégie plus offensive.
Bien qu’il reconnaisse ne pas être un dirigeant du parti, ni même un élu, Nourou Dine Saka Saley insiste sur l’urgence de faire preuve de courage politique. Pour lui, la situation actuelle de bipolarisation politique exige des actes symboliques forts afin de secouer les lignes. Il déplore une opposition passive, à qui l’on reproche de n’avoir apporté aucune véritable victoire parlementaire au cours de la législature en dehors de l’échec de la révision de la constitution. Il considère que cette démission collective aurait pu créer un précédent, forcer un débat de fond et permettre une évaluation rapide et concrète du Code électoral, plutôt que de subir ses conséquences plus tard. Pour lui, c’était un moyen de « crever l’abcès ».
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