Dénonciations de fraudes contre plusieurs banques au Bénin : Le gouvernement interpellé

Ces derniers mois, le climat de confiance entre les citoyens béninois et plusieurs institutions bancaires du pays s’est sérieusement détérioré. Au cœur de la tourmente : des accusations persistantes de fraudes bancaires, de pratiques abusives, et d’omissions volontaires dans le traitement des réclamations de clients. Face à cette situation préoccupante, les appels se multiplient pour que le gouvernement béninois prenne ses responsabilités et protège les usagers. Depuis le début de l’année 2025, plusieurs clients ont publiquement partagé leurs mésaventures avec des banques opérant au Bénin, notamment sur les réseaux sociaux, dans les médias locaux, et dans le cadre de recours juridiques. Les témoignages de victimes affluent, dressant un tableau sombre de manipulations financières sophistiquées et de négligences graves au sein de certaines banques. Des retraits non autorisés, des transferts frauduleux, des prélèvements abusifs et des opérations suspectes sur des comptes dormants sont autant de griefs qui reviennent avec une troublante régularité. Des épargnants, parfois modestes, voient leurs économies de toute une vie s’évaporer du jour au lendemain, les laissant dans un désarroi financier et psychologique profond. Dans une institution financière de Cotonou, par exemple, une dame dont la dénonciation est devenue virale sur la toile affirme avoir constaté des retraits non autorisés, atteignant des sommes significatives. Malgré les réclamations formelles, elle n’a pas reçu de satisfaction. « J’ai écrit trois fois au service client, je n’ai jamais reçu de réponse concrète. On me balade depuis janvier », confie – t- elle. Même son de cloche dans une autre banque de Cotonou où des clients dénoncent une “opacité systémique” dans la gestion des comptes. Ici, un client, commerçant béninois, crie son ras-le-bol depuis des années  dans une affaire qui aurait pourtant été vidée par les tribunaux sans que jamais la décision de justice ne soit exécutée selon son récit sur les réseaux sociaux. Les clients concernés évoquent des complicités internes qui faciliteraient la manipulation de comptes. Face à la grogne, les réponses officielles des banques concernées se font rares et peu convaincantes.

Le gouvernement appelé à réagir

Les regards se tournent vers les autorités de régulation du secteur bancaire, interpellées sur la solidité et la réactivité de leurs dispositifs de contrôle. La survenue de ces fraudes soulève des interrogations sur l’efficacité des mécanismes de prévention et de détection en place. Pour certains, le manque de réponse rapide aux premières alertes aurait pu être perçu comme un signal de laxisme, voire un facteur ayant facilité la répétition de ces dérives. Devant la multiplication des plaintes, des voix s’élèvent pour appeler l’État béninois à sortir de son silence. Des associations de consommateurs, des personnalités politiques, des membres de la Société civile doivent agir. Le gouvernement doit, pour sa part, mettre les banques face à leurs responsabilités. Il ne s’agit pas seulement de finances. Il s’agit de confiance sociale, de dignité. « Quand une banque vole ou néglige un client, c’est tout le tissu économique qui est fragilisé », explique une juriste spécialisée en droit bancaire à l’Université d’Abomey-Calavi. L’État doit agir en médiateur et en protecteur. 

Une question de justice sociale

Les conséquences de ces fraudes massives vont bien au-delà des pertes financières individuelles. Elles ébranlent la confiance du public. Au-delà des questions techniques, cette situation révèle une faille plus profonde dans le contrat de confiance entre les citoyens béninois et leurs institutions financières. Dans un pays où l’accès au crédit est encore difficile, où l’inclusion bancaire reste limitée, et où beaucoup de travailleurs informels utilisent désormais les services bancaires, ces scandales pourraient avoir un effet durable sur l’économie nationale. Si les citoyens perdent confiance, ils pourraient revenir au cash, aux tontines, aux pratiques informelles. Ce serait un recul de 20 ans. Il est impératif que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour rétablir la confiance, protéger les citoyens, et rappeler les banques à leurs obligations fondamentales. Le peuple béninois ne demande pas de privilèges, mais la justice et la transparence. Il appartient maintenant aux autorités d’agir avec courage et fermeté.

La suite de cet article est réservé aux abonnés: Connectez-vous si vous avez déjà un abonnement ou abonnez-vous ici

1 réflexion au sujet de « Dénonciations de fraudes contre plusieurs banques au Bénin : Le gouvernement interpellé »

  1. Le gouv même a commencé à être actionnaire dans plusieurs de ces banques. Pourra-t-il aller à contre courant ?

    Répondre

Laisser un commentaire