Face aux pressions croissantes sur les ressources hydriques, l’Algérie a fait du dessalement un pilier de sa politique d’accès à l’eau. Ce choix s’inscrit dans une stratégie de long terme visant à sécuriser l’approvisionnement des populations tout en réduisant la dépendance aux précipitations irrégulières et aux barrages fragilisés par les sécheresses successives. En misant sur les technologies de dessalement, les autorités entendent répondre à la demande domestique croissante, soutenir le développement agricole et préserver les nappes phréatiques surexploitées. Cette orientation, déjà traduite par plusieurs projets côtiers, gagne en intensité avec la mise en service imminente d’une infrastructure majeure à Toudja.
Une infrastructure à vocation régionale
Avec une capacité de production quotidienne de 300 000 mètres cubes, la station de dessalement de Tighremt, en cours de finalisation à Toudja, est appelée à devenir l’un des pôles névralgiques de l’approvisionnement en eau dans le nord-est du pays. L’unité ne se limite pas à desservir la seule ville de Béjaïa, mais étendra sa distribution à plusieurs wilayas de l’intérieur, dont Sétif, Bouira et Bordj Bou Arreridj. Ce maillage étendu témoigne d’une volonté de corriger les déséquilibres d’accès entre zones littorales et régions plus enclavées.
Des travaux ralentis par les aléas climatiques
Le chantier, lancé pour répondre à des besoins urgents en eau potable, a été confronté à une série d’imprévus techniques et naturels. L’un des épisodes les plus marquants reste la houle exceptionnelle qui a frappé les côtes en mars 2025, provoquant des rafales de vent dépassant les 100 km/h et des vagues de grande amplitude. Les dégâts infligés aux structures temporaires en mer ont perturbé le calendrier de livraison, obligeant les équipes à revoir leur organisation. Malgré ces retards, les opérations de finition sont aujourd’hui bien avancées, incluant la mise en état des réseaux, les tests de performance des installations et les derniers aménagements sur site.
Dernière étape avant mise en service
Le 20 mai, le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, s’est rendu sur place aux côtés du wali de Béjaïa pour évaluer le niveau d’avancement des travaux. À ce stade, les opérations de contrôle technique précèdent la réception officielle de l’installation, signe que la station est proche d’entrer en fonction. Intégré à un programme étatique plus large visant à garantir l’autonomie hydrique dans les régions densément peuplées, ce projet illustre la montée en puissance d’une réponse industrielle à la contrainte de rareté de l’eau. Dans un pays où les épisodes de sécheresse sont de plus en plus fréquents, la station de Tighremt représente une infrastructure de résilience indispensable.
Laisser un commentaire