Développement humain au Maghreb : ce pays en tête du classement

Alger (ABDO SHANAN - L'OBS)

Depuis sa création en 1990 par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Indice de Développement Humain (IDH) a profondément modifié la manière dont les progrès des nations sont mesurés. Contrairement aux indicateurs purement économiques comme le PIB, l’IDH évalue la qualité de vie à travers trois dimensions fondamentales : la santé (espérance de vie à la naissance), l’éducation (durée moyenne et attendue de scolarisation) et le niveau de vie (revenu national brut par habitant). Ce triptyque permet d’avoir une vision plus humaine du développement, en mettant l’accent sur les capacités réelles des individus à mener une vie longue, instruite et décente.

L’Algérie passe un cap

Le dernier rapport du PNUD pour l’année 2025 consacre l’Algérie comme le pays nord-africain le mieux classé (0,763) en matière de développement humain. Avec une 96e position sur 193 pays, elle devance désormais ses voisins — Tunisie, Égypte, Maroc, Libye et Mauritanie — et entre officiellement dans la catégorie des pays à développement humain « élevé ».

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Cette performance est le fruit de politiques publiques continues et ciblées, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de la réduction des inégalités sociales. L’amélioration notable de l’espérance de vie, la démocratisation de l’accès à l’enseignement, ainsi que les dispositifs de soutien aux ménages à faibles revenus témoignent d’une stratégie nationale orientée vers l’humain. Loin d’être ponctuelle, cette avancée s’inscrit dans une dynamique de consolidation des acquis sociaux, alors même que nombre de pays peinent encore à surmonter les conséquences de la crise sanitaire de 2020-2021.

Le Maroc franchit un seuil symbolique

De son côté, le Maroc occupe la 120e place mondiale, une position inchangée par rapport à l’année précédente. Toutefois, le pays enregistre une progression significative : son IDH dépasse pour la première fois la barre des 0,700. Ce seuil symbolique marque une nouvelle étape pour le Royaume dans sa quête de développement.

Cette amélioration est attribuée à des efforts renforcés dans les domaines de la santé, de l’éducation et à une croissance modérée du revenu par habitant. Toutefois, des défis structurels subsistent. Parmi eux, l’inégalité entre les sexes demeure une problématique majeure. Avec un indice d’inégalité de genre de 0,438 en 2023, le Maroc se classe 113e sur 172 pays, ce qui révèle encore des écarts persistants dans l’accès des femmes à l’éducation, à l’emploi et à la vie politique.

Néanmoins, la dynamique amorcée, bien que lente et inégale, rapproche progressivement le Maroc de la moyenne régionale arabe. Cela laisse entrevoir un potentiel de transformation durable à condition d’intensifier les réformes sociales et institutionnelles.

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Des dynamiques régionales contrastées

La comparaison entre l’Algérie et le Maroc illustre bien les différentes trajectoires que peuvent emprunter les pays du Maghreb en matière de développement humain. Alors que l’Algérie semble avoir franchi une étape décisive, le Maroc progresse de manière plus graduelle, en tentant de surmonter ses fragilités internes.

Ces dynamiques contrastées mettent en lumière l’importance des choix stratégiques à long terme dans la structuration des politiques publiques. L’expérience algérienne montre que des investissements continus dans les secteurs fondamentaux peuvent porter leurs fruits, même dans un contexte international difficile. Le cas marocain, quant à lui, démontre qu’une volonté de changement, même confrontée à des résistances, peut générer des résultats tangibles à moyen terme.

Une alerte mondiale face au ralentissement du progrès humain

Mais au-delà des performances régionales, le rapport du PNUD lance un avertissement plus large : à l’échelle mondiale, le progrès humain ralentit. Achim Steiner, administrateur du PNUD, alerte sur les conséquences des crises sanitaires, économiques et sociales des années 2020-2021, qui continuent de freiner les avancées vers les objectifs de développement fixés à l’horizon 2030.

Les inégalités se creusent, les systèmes de santé restent fragiles dans de nombreuses régions, et des millions de personnes peinent encore à accéder à une éducation de qualité ou à un revenu décent. Ce constat plaide pour une réorientation urgente des politiques internationales vers plus d’équité, de solidarité et de coopération.

Dans ce contexte, les réussites comme celle de l’Algérie peuvent servir de modèle, à condition d’en tirer des leçons universelles : renforcer les filets de sécurité sociale, garantir un accès équitable aux services publics essentiels, et replacer l’humain au centre des priorités politiques et économiques.

2 réponses

  1. Avatar de Mohand Ou el Hadj
    Mohand Ou el Hadj

    Du calme l’idiot Utile, bête à bouffer du barbelé, 15 000 moutons seulement pour l’instant…en 2080 1 millions in challah…
    Va te comparer à la Norvège, l’Arabie Saoudite, Qatar Emirats etc etc et le département régence est très très loin.
    20 millions quémandent leur pitance à travers le monde. 10 millions de harkas vivent chez Mama França ayant vendu leurs chouadas pour le RSA CAF HLM AME AIDE SOCIALE CMU APL etc etc etc.

  2. Avatar de Vityaz
    Vityaz

    Après le one million moutons de l’aid, l’Algérien domine une fois de trop le classement du PNUD des pays selon leur IDH, en envoyant valdinguer le petit vantard du Maroc au derniers rangs des laissés pour compte. La preuve que nous n’avons pas les mêmes valeurs !! Pas kif…kif mon cher ami !

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