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Élections Générales de 2026 au Bénin : Les Démocrates contre la politique de la chaise vide

Logo du parti "Les Démocrates"

(Le duo candidat à la présidentielle bientôt dévoilé). A un peu moins d’un an des élections générales cruciales de 2026, le paysage politique béninois s’anime. La principale formation de l’opposition, le parti Les Démocrates, a clairement signifié son intention de participer activement à tous les niveaux du scrutin, balayant ainsi les spéculations sur une éventuelle politique de la chaise vide. Cette assurance a été donnée par le vice-président du parti,  Alassane Tigri, qui a également annoncé que le duo candidat pour l’élection présidentielle serait révélé bientôt, suscitant une attente palpable au sein de la classe politique et de l’opinion publique.

Cette déclaration intervient dans un contexte où la vitalité démocratique et l’inclusivité des processus électoraux sont des sujets de préoccupation majeure pour de nombreux Béninois. Après les élections antérieures marquées par des tensions et des participations limitées de l’opposition, l’engagement ferme des Démocrates à se présenter en 2026 est perçu comme un signal potentiellement positif pour la confrontation des idées et l’offre politique. L’expression « politique de la chaise vide », souvent utilisée pour décrire le boycott ou le retrait d’un acteur politique d’un processus, a parfois été évoquée concernant certaines formations d’opposition au Bénin lors des scrutins précédents. En affirmant explicitement que « Les Démocrates ne feront pas la politique de la chaise vide », Alassane Tigri et, à travers lui, la direction du parti, marquent une rupture stratégique ou du moins une clarification. « J’avais expliqué clairement que le parti a déjà tranché ce débat-là. Il faut aller aux élections. La politique de la chaise vide ne peut qu’être salutaire et même souhaitée par la Rupture, parce que c’est la voie ouverte sans aucune contestation à l’avènement d’un Parlement monocolore. Or, dans le contexte actuel, avec un Parlement monocolore, tout est possible. Tous ceux qui, avec raison, ont combattu et l’ont pratiquement étouffé dans la velléité du troisième mandat ou la velléité de s’éterniser au pouvoir, si nous faisons la politique de la chaise vide, ce serait signer l’inutilité de ce combat qui a été mené et qui continue d’être mené. Parce que l’objectif visé, en réalité, dans le combat, c’est la relecture du code électoral, c’est pourquoi nous allions aux élections pour qu’il n’y ait pas de Parlement monocolore. Donc, ne nous trompons pas et ne créons pas nous-mêmes le contraire de ce que nous ne voulons pas. Nous ne voulons pas d’un Parlement monocolore et pour l’éviter, le peuple est prêt à nous soutenir. Nous aurons donc non seulement des députés, mais des députés en grand nombre pour pouvoir réaliser nos objectifs ».

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Cette posture suggère une volonté de se battre sur le terrain électoral, quelques soient les conditions perçues, et d’utiliser les mécanismes institutionnels pour faire valoir leur vision et leurs propositions. Cela pourrait indiquer une analyse selon laquelle, l’absence du jeu politique formel est plus préjudiciable à long terme que la participation, même dans un environnement jugé contraignant. Pour « Les Démocrates », qui ont réussi à faire leur retour à l’Assemblée nationale lors des législatives de 2023, après une absence notable de l’opposition parlementaire, cette participation est une suite logique pour consolider leur base et tenter de conquérir le pouvoir suprême.

Cette décision n’est pas sans défis. Elle implique une préparation minutieuse, une mobilisation des ressources financières et humaines considérables, et surtout la capacité à naviguer dans un cadre électoral qui a fait l’objet de réformes successives. La question de la transparence du scrutin, de l’accès équitable aux médias d’État et de l’impartialité des institutions en charge des élections restera sans doute au cœur des préoccupations du parti.

Le duo présidentiel, un suspense calculé

« Ce n’est pas du jour au lendemain que le peuple béninois peut connaître le duo de notre parti. Parce qu’actuellement, un travail intense de concertation, d’analyse se fait au niveau du parti. Un travail d’échange avec nos partenaires se fait également. En tout état de cause, je peux vous dire que le duo champion du parti Les Démocrates sera bientôt connu. Et ce duo-là, le peuple se rendra compte qu’il est à même de répondre à ses aspirations, à la paix, au développement équilibré et harmonieux. Dans tous les cas, il sera désigné à temps pour pouvoir mobiliser, conduire le peuple béninois autour du parti Les Démocrates pour gagner les élections de 2026, qu’elles soient communales, présidentielle ou législatives », déclare le vice-président Alassane Tigri

L’annonce de la révélation « bientôt » du ticket présidentiel par M. Tigri est un autre élément clé de la communication du parti. Ce « bientôt » maintient un certain suspense tout en signalant que les tractations internes ou le processus de désignation sont bien avancés, voire finalisés. Le choix de ce duo sera déterminant pour les chances du parti. Il devra incarner à la fois l’unité du parti, l’expérience, la capacité à rassembler au-delà des clivages traditionnels et à proposer une alternative crédible à la gouvernance actuelle.

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Plusieurs facteurs entreront probablement en jeu dans cette sélection : l’équilibre régional, l’ancrage politique des candidats, leur intégrité perçue, leur programme et leur capacité à mobiliser l’électorat, notamment la jeunesse. La figure de l’ancien président Boni Yayi, bien que n’étant pas éligible pour un nouveau mandat présidentiel selon la constitution actuelle, reste une personnalité influente au sein de cette formation politique, et son avis pèsera sans doute dans la balance. Le choix du colistier (candidat à la vice-présidence) sera également crucial, conformément aux nouvelles dispositions constitutionnelles qui ont instauré ce poste. Ce binôme devra présenter une cohésion et une complémentarité forte pour convaincre les électeurs.

Les enjeux pour « Les Démocrates » et pour le Bénin

Pour « Les Démocrates », les élections de 2026 représentent une opportunité de confirmer leur statut de principale force d’opposition et, potentiellement, d’accéder aux responsabilités. Leur participation active est essentielle pour éviter une situation de parti unique de fait ou de pluralisme de façade. Ils devront surmonter les divisions internes potentielles, souvent exacerbées à l’approche des choix de candidatures, et présenter un front uni.

Au-delà des ambitions du parti, la participation pleine et entière des Démocrates revêt une importance capitale pour la démocratie béninoise. Elle est de nature à offrir aux citoyens un véritable choix, à stimuler le débat contradictoire sur les orientations politiques, économiques et sociales du pays. Une compétition électorale ouverte et équitable est un gage de stabilité et de légitimité des institutions.

Les mois à venir s’annoncent déterminants. L’annonce du ticket présidentiel des Démocrates ne sera pas un simple fait d’actualité, mais un moment décisif dans le tempo politique qui se met en place. C’est à cet instant que le parti devra montrer sa capacité à convaincre, à fédérer et à proposer une vision crédible. Au-delà des calculs d’alliances, c’est surtout la réponse qu’il apportera aux préoccupations concrètes des Béninois – emploi, pouvoir d’achat, sécurité – qui retiendra l’attention des citoyens comme des analystes.

2 réponses

  1. Avatar de Me Jacques Vergès
    Me Jacques Vergès

    Je salue au passage l’humilité de mon aîné Tigri qui a par expérience le sens de la communication politique. Contrairement à notre géographe porte parole de LD qui est souvent dans une posture de défiance , de confrontation et de zèle.
    Je crois que le choix de ce duo ; sera le lancement effectif de cette campagne électorale pour remettre les populations au cœur d’une pré-campagne électorale et aussi dévoiler vos intentions et propositions pour une alternative au pouvoir en place. Je me réjouis également du fait que Monsieur Tigri de facto reconnaisse que la probabilité est faible pour espérer une relecture du code électorale actant du fait qu’il n’y aura point de politique de la chaise vide. Ce qui est une avancée notable. Si vraiment vous êtes majoritaire dans le pays , avez l’adhésion du peuple à vos idéaux de changement et d’alternance ; ce n’est pas un code électoral qui vous empêchera de faire le plein des suffrages aux prochaines élections générales. Ce qui reste à prouver et me laisse dubitatif face au bilan d’en face et à la redoutable machine électorale de UP-BR. Et de conclure que l’alternance n’est pas pour 2026.
    Cherchez l’erreur.

    1. Avatar de Me Jacques Vergès
      Me Jacques Vergès

      Lire : code électoral

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