Haute Cour de Justice au Sénégal : La ministre Ndeye Saly Diop et les fonds Covid-19

Le 2 mai dernier, l’Assemblée nationale a tranché : 118 députés ont voté en faveur de la levée de l’immunité parlementaire de Ndèye Saly Diop Dieng, ancienne ministre en charge de la Femme, de la Famille et du Genre. Cette décision, loin d’être une simple formalité, ouvre un chapitre inédit dans la carrière politique de celle qui fut longtemps perçue comme une figure discrète du gouvernement. Ce vote a été le prélude à une procédure bien plus lourde : une comparution devant la Haute Cour de Justice.

Des anomalies inquiétantes dans la distribution des aides

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Au cœur de l’affaire : la gestion des fonds Covid-19 alloués à son ministère pendant la crise sanitaire. Le rapport de la Cour des comptes a révélé une série de dysfonctionnements troublants, soulevant des doutes sérieux sur la régularité des opérations menées sous sa tutelle. Parmi les éléments relevés, des dépenses sans justificatifs clairs, mais surtout des cas de bénéficiaires aux identités presque identiques, partageant les mêmes noms, prénoms et numéros de carte nationale d’identité.

Un test de crédibilité pour les institutions sénégalaises

La comparution de Ndèye Saly Diop Dieng, attendue ce 19 mai, marque un tournant judiciaire mais aussi institutionnel. Il ne s’agit pas seulement de juger une personnalité politique, mais d’évaluer la capacité de l’État à faire rendre des comptes à ceux qui ont géré des fonds publics en période de crise. À travers ce dossier, la Haute Cour de Justice est mise face à une mission sensible : démontrer que même les plus hauts responsables peuvent répondre de leurs actes devant la loi.

Ce procès à venir n’est pas qu’une affaire individuelle ; il soulève la question plus vaste de la gestion des fonds d’urgence dans les pays confrontés à la pandémie. Il offre aussi aux citoyens une rare occasion d’observer de près le fonctionnement de la justice dans les sphères du pouvoir. Au-delà des chiffres et des noms, ce sont des principes fondamentaux de responsabilité publique qui sont aujourd’hui sur la sellette.

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