Au moment où l’opinion sénégalaise scrute avec attention les retombées judiciaires liées à la gestion des ressources publiques durant la crise sanitaire, une nouvelle figure politique rejoint la liste des anciens dignitaires inquiétés. L’ancienne ministre de la Femme, Ndèye Saly Diop, se retrouve désormais sous contrôle judiciaire, dans une affaire où la gestion des fonds d’urgence destinés à son département durant la pandémie de Covid-19 est remise en cause. Ce rebondissement fait suite à un audit de la Cour des comptes qui avait soulevé de graves irrégularités dans l’utilisation des ressources allouées, allant de contrats peu transparents à des dépenses difficilement justifiables.
Une caution au-dessus du préjudice
Le chiffre retient l’attention : 57 millions de francs CFA. C’est la somme que l’ancienne responsable a dû verser à titre de caution, alors même que le montant contesté dans l’affaire ne s’élève qu’à 52 millions. Cette différence interroge, comme pour souligner la prudence extrême des juges face à des dossiers sensibles mêlant argent public et gestion de crise. Cette mesure vise probablement à anticiper toute manœuvre dilatoire ou tentative de contournement de la justice, dans un contexte où les symboles de l’ancienne gouvernance sont progressivement appelés à répondre de leurs actes.
Un signal en phase avec les engagements actuels
Ce placement sous contrôle judiciaire, assorti d’une caution conséquente, résonne avec les priorités affichées par le nouveau pouvoir en place. L’une des promesses phares du projet porté par le parti Pastef était justement la reddition des comptes, notamment pour faire la lumière sur l’utilisation des ressources publiques. Dans cette optique, le traitement réservé à l’ancienne ministre de la Femme s’inscrit dans une dynamique de rupture avec l’impunité longtemps dénoncée.
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