Maghreb: ce pays veut attirer les investissements de sa diaspora

Photo : © REUTERS/Youssef Boudlal

Les efforts du Maroc pour moderniser son économie et attirer les investissements étrangers se multiplient, avec un accent particulier sur la diaspora marocaine. Ces dernières années, le pays a mis en place des réformes ambitieuses pour renforcer son attractivité, en particulier pour les Marocains Résidant à l’Étranger (MRE). Le gouvernement marocain met en œuvre une série d’initiatives pour faciliter l’investissement de ses ressortissants à l’étranger et leur offrir des opportunités concrètes de participer au développement économique du royaume.

Karim Zidane, ministre délégué chargé de l’Investissement, a récemment annoncé la création d’une cellule spéciale destinée à faciliter les investissements des MRE. Cette cellule, qui agira comme un pont entre les investisseurs et les Centres Régionaux d’Investissement (CRI), sera appuyée par une plateforme numérique multilingue. Cette dernière fournira toutes les informations nécessaires aux MRE pour les aider à concrétiser leurs projets d’investissement. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Forum économique des Marocains du monde, tenu à Marrakech, où le ministre a souligné l’importance des MRE dans l’économie nationale.

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Les transferts d’argent des MRE ont atteint un montant impressionnant de 117,7 milliards de dirhams en 2024, représentant plus de 7% du PIB du pays. Cette contribution est vitale pour le développement économique du Maroc, et le gouvernement reconnaît la nécessité de soutenir ces flux financiers en améliorant l’écosystème d’investissement. À cet égard, la Charte de l’investissement et les réformes apportées à l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE) sont considérées comme des atouts majeurs pour renforcer l’attractivité du Maroc aux yeux des investisseurs.

Moulay Ismaïl Lamghari, secrétaire général du département des MRE au ministère des Affaires étrangères, a également mis l’accent sur l’importance de l’engagement des MRE dans des projets économiques nationaux, notamment en vue des grands événements à venir, tels que la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du Monde 2030. Lamghari a insisté sur le fait que les MRE disposent des ressources nécessaires pour investir, mais que le véritable défi réside dans la recherche d’idées novatrices et la culture de la prise de risque.

Cependant, malgré la mise en place de ces mesures, certains obstacles subsistent. Le volume d’investissement privé national reste relativement faible, avec seulement 10% des projets financés par des investisseurs privés. L’un des principaux défis réside dans la viabilité des projets, certains étant jugés non bancables par les institutions financières. Lors des discussions sur le financement, il a été souligné que des démarches administratives plus simplifiées et une meilleure collaboration entre les MRE, les banques et les institutions publiques seraient nécessaires pour lever ces obstacles.

Ainsi, bien que le Maroc ait franchi un pas décisif dans l’intégration de ses MRE dans le tissu économique national, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour dynamiser réellement l’investissement privé et surmonter les difficultés liées à la viabilité des projets et au financement. Les MRE ont un rôle crucial à jouer dans l’avenir économique du royaume, mais leur pleine implication dépendra de l’évolution de l’environnement institutionnel et de la création d’un cadre propice à l’innovation et à la prise de risques.

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