Maghreb: pertes majeures pour l’industrie automobile d’un pays

L’industrie automobile mondiale, pilier important de nombreuses économies, traverse une période de turbulences, notamment au Maroc, un acteur majeur du secteur en Afrique. Ce marché, en pleine croissance ces dernières années grâce à la forte demande en véhicules produits localement et exportés vers l’Europe et d’autres continents, fait face à des défis de taille. La crise actuelle affecte non seulement les exportations, mais également la réputation du pays en tant que destination industrielle.

Au premier trimestre 2025, le secteur automobile marocain a enregistré une baisse significative de 7,8 % dans les exportations de véhicules, avec des pertes s’élevant à plus de 3 milliards de dirhams. Cette dégringolade est principalement due à des défaillances techniques et des rappels de véhicules de la part de Stellantis, l’un des principaux acteurs du secteur. Alors que Renault, avec ses usines de Tanger et Casablanca, a affiché une baisse plus modérée de 3,6 %, Stellantis a dû faire face à un ralentissement de sa production en raison de défauts dans certains moteurs, entraînant des rappels massifs sur les marchés européens. De plus, les opérations de maintenance programmées ont affecté la cadence des usines, retardant les expéditions et augmentant les tensions économiques pour le royaume.

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Le secteur a également été frappé par une autre affaire de taille : une enquête antidumping menée par plusieurs pays européens contre Citic Dicastal, un fabricant chinois de jantes en aluminium installé à Kénitra. Cette investigation a conduit à la perte d’un projet d’investissement majeur, cédé au Portugal. Néanmoins, Citic Dicastal a maintenu son engagement envers le Maroc en annonçant l’ouverture d’une quatrième usine, consolidant ainsi sa présence dans le pays.

Les autorités marocaines sont appelées à gérer la ruée des investisseurs chinois dans le secteur, afin de ne pas compromettre leurs relations avec les constructeurs européens, leurs partenaires historiques. Bien que cette dynamique d’investissement asiatique soit bénéfique pour l’économie marocaine, il est crucial de préserver un équilibre délicat afin de maintenir la confiance des investisseurs traditionnels, tout en consolidant la position du Maroc comme une plateforme industrielle compétitive. L’année 2025 pourrait marquer un tournant pour le secteur automobile marocain, avec l’espoir d’un retour à la normale d’ici la fin de l’année, malgré les turbulences actuelles.

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