Pétrole au Maghreb : petite embellie après la chute des prix

(bashta, iStock at Getty Images)

Alors que les marchés pétroliers ont traversé des mois d’instabilité, les efforts de l’OPEP+ pour orchestrer une réduction coordonnée de la production ont permis de contenir la chute des prix, protégeant les économies des pays producteurs les plus dépendants de l’or noir. En ajustant régulièrement leurs quotas, les membres de l’alliance, dont l’Algérie, ont tenté de stabiliser un marché en proie à la volatilité. Cette stratégie, souvent comparée à celle d’un chef d’orchestre imposant un tempo aux musiciens pour éviter la cacophonie, a toutefois ralenti les exportations de plusieurs pays, avant que le climat ne commence à changer début 2025.

Une production qui reprend son souffle

La tendance à la baisse dans la production pétrolière algérienne, imposée par les engagements au sein de l’OPEP+, a connu un retournement en 2025. Après plusieurs mois de restrictions, les volumes exportés par voie maritime ont augmenté significativement, avec une progression de 33 % en avril par rapport au mois précédent. Ce regain porte les exportations à 492 000 barils par jour, un sommet qui n’avait pas été atteint depuis plus d’un an. Si la production moyenne a affiché 909 000 barils quotidiens au premier trimestre, la perspective pour la fin d’année se veut plus optimiste avec une augmentation attendue à 934 000 barils par jour. Ces chiffres témoignent d’un effort clair pour relancer la production sans pour autant rompre les règles fixées par l’alliance.

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Une manne toujours stratégique pour l’économie

Le pétrole reste une source essentielle de revenus pour l’Algérie, avec des recettes prévues autour de 43,7 milliards de dollars en 2025. Ce flux financier est crucial pour soutenir une croissance économique qui devrait atteindre 4,5 % cette année. La stabilité de ces recettes dépend étroitement de la capacité à équilibrer production et prix sur les marchés mondiaux, un défi majeur dans un contexte de fluctuations persistantes. Par ailleurs, la position de l’Algérie comme détenteur d’une réserve de 12,2 milliards de barils confirme son rôle stratégique dans la région et au-delà, lui offrant une marge de manœuvre importante pour influencer les discussions internationales sur l’énergie.

Des choix entre stabilité et relance

L’Algérie a démontré une discipline notable en acceptant des réductions significatives de sa production depuis début 2024, limitant son output de près de 99 000 barils par jour pour respecter les décisions collectives de l’OPEP+. Néanmoins, la reprise constatée depuis avril traduit une volonté d’ajuster cette posture afin d’accompagner une dynamique économique plus favorable. Cette relance est cependant mesurée, cherchant à éviter un excès qui pourrait à nouveau déstabiliser le marché mondial. Cette capacité à naviguer entre contraintes internationales et besoins nationaux illustre la complexité des décisions énergétiques dans une région où le pétrole reste un levier clé pour le développement.

Ainsi, après une période marquée par la prudence et les restrictions, le secteur pétrolier maghrébin amorce une légère remontée. Cette embellie offre une fenêtre d’opportunité pour les acteurs locaux et régionaux, dont la gestion sera déterminante pour assurer la pérennité des revenus issus des hydrocarbures dans un contexte mondial en mutation.

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