Un don de sperme finit mal ! Ce que l’on sait de l’affaire

Photo Unsplash

Depuis plusieurs années, le don de sperme est devenu une pratique fréquente dans de nombreux pays occidentaux, notamment en réponse aux besoins des couples confrontés à l’infertilité, ou encore des familles monoparentales et homoparentales. Malgré cette expansion, les systèmes de régulation mis en place se sont révélés inégalement appliqués et parfois insuffisants. Pour des raisons d’efficacité et de respect de l’anonymat, certaines cliniques n’ont pas toujours imposé de restrictions claires sur le nombre d’enfants pouvant être issus d’un seul donneur. En l’absence de contrôle systématique, un même individu a ainsi pu être à l’origine de dizaines, voire de centaines de naissances, souvent réparties sur plusieurs pays, sans qu’un suivi efficace ne soit mis en œuvre. Cette situation, bien qu’elle ait facilité l’accès à la parentalité, a aussi ouvert la voie à des conséquences imprévues.

Un cas de transmission génétique à grande échelle

Selon une enquête relayée par The Guardian, présentée lors de la conférence annuelle de la Société européenne de génétique humaine à Milan, un homme porteur d’une mutation génétique très rare, liée à un syndrome augmentant les risques de cancers graves, a effectué des dons de sperme ayant abouti à la naissance d’au moins 67 enfants dans huit pays différents. Ces naissances ont eu lieu entre 2008 et 2015 et concernent 46 familles distinctes. Ce n’est qu’après coup que la mutation génétique a été identifiée et plusieurs enfants ont développé des maladies sévères: des leucémies et des lymphomes non hodgkiniens.

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Une réaction attendue sur le plan réglementaire

La diffusion transnationale de cette mutation rare alerte sur la nécessité de repenser les cadres de régulation. Plusieurs spécialistes, à l’instar de la docteure Kasper, soulignent l’urgence d’adopter des règles harmonisées au niveau européen. L’absence de plafond légal sur le nombre de naissances issues d’un même donneur a permis une concentration de risques difficilement anticipable. Une telle configuration, bien que marginale, illustre comment un défaut de réglementation peut aboutir à une situation problématique pour de nombreuses familles.

Dans des conditions normales, une anomalie génétique aussi rare serait restée sans incidence majeure. Mais sa dissémination à travers de multiples familles montre les limites des dispositifs actuels. La mise en place d’un dépistage génétique plus rigoureux avant tout don, associée à une restriction du nombre de naissances par donneur, apparaît désormais comme une mesure préventive nécessaire pour éviter d’autres situations similaires.

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