Aéronautique au Maghreb : ce pays veut s’imposer dans le monde

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Il y a encore quelques décennies, le Maroc n’apparaissait sur aucune carte des puissances aéronautiques. Aujourd’hui, il s’impose comme un champion régional d’un secteur de pointe, en pleine métamorphose. Cette transformation ne doit rien au hasard : le royaume a investi massivement dans son infrastructure industrielle, modernisé sa formation technique, attiré des investisseurs de poids et su créer un environnement stable pour l’industrie. Ce sont ces choix politiques et économiques qui ont permis à un pays du Maghreb de se hisser au rang d’acteur global, et de se poser comme un modèle de réussite pour tout le continent.

Situé au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et de l’Amérique du Nord, le Maroc a su transformer cet avantage géographique en levier stratégique. En deux décennies, il est passé d’un simple sous-traitant à un exportateur de pièces aéronautiques de premier plan. Désormais, le Maroc vise un bond industriel majeur : rejoindre le cercle restreint des pays capables de procéder à l’assemblage complet d’aéronefs d’ici 2030, un objectif clairement affiché lors de sa participation remarquée au Salon du Bourget 2025.

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Une filière qui décolle à grande vitesse

Le Maroc ne se contente plus de fabriquer des composants. Il veut maîtriser l’ensemble de la chaîne. Avec un taux d’intégration locale de 42 %, le pays démontre qu’il ne dépend plus uniquement des apports extérieurs pour produire. Chaque année, les exportations du secteur dépassent les 26 milliards de dirhams, tirées par une croissance de 15 à 20 %, et confortent sa place de premier exportateur africain de pièces aéronautiques. Sur la scène internationale, le Maroc se positionne déjà parmi les cinq nations affichant la croissance la plus rapide dans le secteur aéronautique.

Ce développement s’appuie sur une montée en compétences soutenue de sa main-d’œuvre, notamment grâce à des centres spécialisés comme l’Institut des métiers de l’aéronautique. Les grandes entreprises du secteur, à l’image de Boeing ou Safran, y ont trouvé un écosystème propice, mêlant coût compétitif, expertise technique et stabilité politique.

Au Salon du Bourget 2025, le Maroc a montré qu’il ne comptait plus rester dans l’ombre. Il veut devenir un hub industriel aéronautique pour toute l’Afrique et au-delà. Ce message, répété par les acteurs du secteur et porté au plus haut niveau de l’État, révèle une ambition claire : s’imposer dans la cour des grands, non plus seulement comme partenaire, mais comme moteur.

Une ambition structurée

Le pari du Maroc ne se limite pas à une croissance quantitative. Il vise une transformation qualitative de sa filière aéronautique. Une étape que seuls quelques pays au monde ont réussi à franchir, et qui exige une rigueur technologique, une logistique maîtrisée et une autonomie industrielle poussée.

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Ce changement de cap symbolise une prise de pouvoir industrielle à l’échelle maghrébine. À l’heure où ses voisins peinent à structurer des filières équivalentes, le Maroc s’impose comme le centre de gravité de l’aéronautique dans la région. Cette avancée pourrait lui ouvrir de nouveaux marchés, notamment en Afrique subsaharienne, mais aussi consolider ses liens avec les grandes puissances industrielles, qui y voient un partenaire fiable et ambitieux.

En prenant résolument le ciel pour horizon, le royaume chérifien montre qu’un pays du Maghreb peut prétendre à une place stratégique dans un secteur aussi exigeant que l’aéronautique mondiale. Et ce n’est plus une simple ambition : c’est un cap assumé.

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