,

Bénin : « Démocratie et bureaucratie » en procès dans le nouveau livre du père Aguénounon

Photo : DR

L’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP/Co) a servi de cadre ce samedi 14 juin à la présentation officielle d’un nouvel essai philosophique signé du père Arnaud Éric Aguénounon. Intitulé Le procès « démocratie et bureaucratie » dans le jury Lefort et Weber, l’ouvrage, publié aux éditions L’Harmattan (collection Ouverture philosophique), plonge dans les méandres du pouvoir politique et administratif, à la lumière des pensées croisées de Claude Lefort et Max Weber.

À l’issue de la cérémonie de lancement, une séance spéciale a réuni les professionnels des médias autour de l’œuvre. L’exercice de présentation a été confié au journaliste Hugues Hector Zogo. Face à ses confrères, il a salué un texte d’une rare densité intellectuelle, capable selon lui de « faire dialoguer les fondements mêmes de la démocratie avec ses pièges silencieux ».

Publicité

Dans ce qu’il qualifie de « procès philosophique », le père Aguénounon confronte deux figures majeures de la pensée politique occidentale. D’un côté, Claude Lefort et son concept du « lieu vide du pouvoir », symbole de l’ouverture démocratique. De l’autre, Max Weber et sa conception rigoureuse d’une bureaucratie rationnelle, parfois aliénante. Entre les deux, l’auteur instruit un débat critique sur la manière dont l’appareil administratif peut, sous couvert d’organisation, neutraliser la dynamique politique et affaiblir la participation citoyenne.

« Ce livre n’est pas une simple réflexion académique », a insisté Hugues Hector Zogo. « C’est un signal d’alarme lancé à toutes les sociétés qui, croyant se stabiliser par des structures, oublient que la démocratie repose d’abord sur le débat, le doute et l’ouverture. »

A son tour, devant un public attentif, le père Arnaud Éric Aguénounon est revenu sur la genèse de son travail. Nourri par ses études en sciences politiques à Dijon, en France, ce projet a été guidé par une recommandation de son évêque, Monseigneur Roger Houngbédji, qui l’encourageait à interroger le politique avec les outils de la pensée. Dans une déclaration empreinte d’humilité et de foi, l’auteur a exprimé sa gratitude envers les figures religieuses et académiques qui ont accompagné son cheminement.

Il évoque notamment la découverte de Claude Lefort comme une révélation intellectuelle, au même titre que Max Weber, déjà présent dans son parcours de formation. Avec ce livre, il espère offrir à l’Afrique — et au Bénin en particulier — une grille de lecture critique pour mieux cerner les rapports complexes entre gouvernance, institutions et liberté.

Publicité

« J’ai soif d’apprendre », confie-t-il, dans une formule qui résonne comme un credo personnel. Plus qu’une publication, Le procès démocratie et bureaucratie est pour lui un acte de service : servir l’Église, servir la société, et surtout servir la vérité dans un monde en mutation. Le public présent, composé de journalistes n’a pas manqué de saluer cette œuvre qui interroge avec rigueur les limites des modèles importés et les défis d’une démocratie vivante sur le continent africain. Plusieurs interrogations ont été adressées à l’auteur dans le but de lieux comprendre l’œuvre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité