À l’échelle de la planète, certaines zones sont devenues synonymes d’extrêmes climatiques. Des étendues désertiques d’Arabie aux confins du Nevada, les pics de chaleur redessinent peu à peu les limites de l’habitabilité humaine. Cette dynamique touche désormais de plein fouet le Maghreb, où la montée en température devient un marqueur régulier de l’été. En Algérie, deux villes du Sud se sont distinguées au cours de la dernière journée en enregistrant des températures parmi les plus élevées à travers le monde, selon le site Eldoradoweather.
Bordj Badji Mokhtar et Bidon 5 : les nouveaux points chauds du globe
Le site, qui établit quotidiennement un classement des villes les plus chaudes au monde, a récemment mentionné deux localités algériennes parmi les vingt premières. Bordj Badji Mokhtar s’y classe à la 10ᵉ position, avec une température atteignant 45,5°C. Non loin de là, Bidon 5 s’impose à la 14ᵉ place avec 45,2°C au thermomètre. Ce n’est pas une première pour ces zones désertiques, mais la répétition de tels niveaux rend la situation de plus en plus préoccupante.
Dans ces villes situées au cœur du Sahara, la chaleur ne se contente plus de marquer la saison : elle bouleverse les modes de vie. L’eau potable devient rare, l’électricité instable, et les services essentiels fonctionnent au ralenti. Pour les habitants, chaque jour devient une épreuve où il faut composer avec des conditions climatiques de plus en plus hostiles.
Une spirale thermique difficile à contenir
L’élévation des températures dans le Maghreb n’est plus un phénomène ponctuel ou exceptionnel. Elle reflète une transformation lente mais persistante du climat régional. Les journées à plus de 45°C se multiplient, et la durée des périodes chaudes s’allonge, dépassant largement les limites habituelles du calendrier estival.
Ce réchauffement continu frappe d’abord les régions sahariennes, mais son influence se fait sentir bien au-delà. Dans certaines zones, les cultures sont menacées, les récoltes diminuent, et les ressources hydriques s’amenuisent. Le climat sec devient plus agressif, et l’environnement urbain, souvent mal ventilé, en subit les effets immédiats.
Alerte climatique et réponse insuffisante
Si les classements attirent l’attention, ils traduisent surtout une tendance de fond qui exige des réponses à la hauteur. Bordj Badji Mokhtar et Bidon 5, loin d’être des cas isolés, révèlent les défis croissants auxquels sont confrontés les territoires sahariens.
Le manque d’investissements dans l’adaptation climatique est criant. Peu de mesures concrètes sont mises en œuvre pour faire face à ces épisodes extrêmes : les logements restent vulnérables à la chaleur, les réseaux de distribution d’eau et d’électricité sont fragiles, et les dispositifs de protection sanitaire sont souvent absents. Or, sans plan d’action robuste, ces villes — et bien d’autres — risquent de devenir invivables pendant de longues périodes de l’année.
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