Mardi 3 juin 2025, le ministre conseiller aux infrastructures et au cadre de vie, Jacques Ayadji, a apporté des clarifications sur deux grands projets publics — la construction du siège de l’Assemblée nationale et la route Sèmè-Podji-Porto-Novo — suite aux accusations du parti d’opposition Les Démocrates. Face aux propos relayés par leur secrétaire national à la communication, Guy Mitokpè, l’officiel a tenu à rétablir les faits, chiffres à l’appui.
C’est d’abord sur le chantier du nouveau siège de l’Assemblée nationale que Jacques Ayadji s’est exprimé. En réponse à une vidéo dans laquelle Guy Dossou Mitokpè dénonçait une baisse inexpliquée du taux d’avancement des travaux entre 2023 et 2025, le ministre conseiller a rappelé que le projet est structuré en phases distinctes.
Ainsi, les 70 % d’exécution physique et 69 % de taux financier évoqués en 2023 concernaient uniquement la première phase, dédiée aux gros œuvres, qui se sont achevés pour un montant de 27 milliards de FCFA. La seconde phase, entamée en janvier 2024 et axée sur les travaux de finition, enregistre quant à elle un taux d’exécution physique de 64 % et un taux financier de 46 %, à la date du 21 mai 2025. Ces deux taux, a insisté Ayadji, ne doivent donc pas être comparés à ceux de la première phase.
Une troisième composante du projet, relative aux prestations intellectuelles, a coûté trois milliards de FCFA. Le montant total déjà engagé s’élève à 59 milliards de FCFA, en attendant la quatrième phase, qui concernera notamment l’acquisition du mobilier, la sonorisation et l’éclairage. Le chiffre de 78 milliards avancé par l’opposition correspond, selon le ministre conseiller, au coût prévisionnel du projet et non au montant effectivement dépensé.
Route Sèmè-Podji-Porto-Novo : un prix au kilomètre trompeur
Sur le second dossier épinglé par l’opposition — le coût de la route Sèmè-Podji-Porto-Novo — Jacques Ayadji a répondu aux critiques d’un post Facebook de Guy Mitokpè, qui s’étonnait d’un coût de « plus de 6 milliards FCFA par kilomètre ». L’ancien directeur général des infrastructures a qualifié ce raisonnement de simpliste et trompeur.
Il a rappelé que les coûts d’un projet routier ne se limitent pas à une division linéaire par kilomètre. « On ne peut pas débattre sérieusement avec quelqu’un qui croit qu’un coût moyen au kilomètre est pertinent sans tenir compte des réalités du terrain », a-t-il lancé. Il a notamment évoqué des zones marécageuses longues de trois kilomètres sur le tracé, nécessitant des travaux complexes de remblayage, ainsi que la construction de deux ponts d’une longueur totale de 402 mètres. Rien que ces ouvrages mobilisent plus de 50 milliards FCFA, incluant la démolition d’infrastructures existantes.
En guise d’exemple, Jacques Ayadji a souligné que le pont prévu à l’entrée de Porto-Novo est stratégique : il permettra le passage de bateaux entre le Bénin et le Nigéria, renforçant ainsi l’intégration sous-régionale.
Appel à un débat constructif
Fermement opposé à ce qu’il qualifie de « dilatoire politique », Jacques Ayadji déplore que les critiques de l’opposition ne s’appuient pas sur une connaissance technique des projets. Il a réaffirmé sa disponibilité à débattre publiquement et de manière argumentée sur les politiques d’infrastructures en cours. « Je suis désespérément à la recherche de contradicteur, mais je n’en trouve pas. Le peuple en a besoin », a-t-il conclu.
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