Alors que les tensions diplomatiques entre Paris et Alger perdurent, la France et le Maroc affichent depuis plusieurs mois une nette embellie de leurs relations bilatérales. Après une période d’incompréhensions et de crispations, les deux pays ont multiplié les gestes de réconciliation : reprise des échanges politiques de haut niveau, relance de la coopération économique, et soutien mutuel sur des dossiers régionaux. Ce climat de confiance renouvelée trouve désormais un prolongement concret dans le domaine de la sécurité. Face aux menaces liées à la criminalité organisée, les deux États viennent de poser les jalons d’une alliance opérationnelle inédite.
Un accord pour mieux lutter contre les réseaux transnationaux
Le 24 juin à Rabat, les responsables marocains et français chargés de la sécurité ont signé un accord destiné à améliorer leur réponse face à la criminalité organisée. Il a été approuvé par Abdellatif Hammouchi, à la tête de la sûreté nationale et du renseignement au Maroc, et Louis Laugier, directeur de la police nationale française. L’accord repose sur la création d’équipes communes, dont la mission sera de travailler sur les dossiers les plus complexes, impliquant des groupes opérant de part et d’autre de la Méditerranée.
L’accord signé en présence de l’ambassadeur de France à Rabat et d’une importante délégation policière, engage les structures majeures des deux pays dans un effort coordonné : la DGST et la DGSN côté marocain, la DGPN côté français. L’objectif est d’améliorer le partage d’informations, d’accélérer les enquêtes, et de renforcer l’efficacité des opérations contre les filières criminelles. Qu’il s’agisse de trafics de drogue, de flux migratoires illégaux, de blanchiment ou d’activités numériques illicites, les défis sont nombreux, et les deux partenaires veulent y répondre ensemble.
Une coopération qui dépasse la technique
Au-delà de la mise en place d’outils pratiques, cette entente envoie un signal politique fort. La France conforte le Maroc dans son rôle d’allié fiable dans la région, tandis que Rabat affiche sa capacité à nouer des partenariats solides avec les grandes puissances européennes. Le fait que cette collaboration ait été scellée au plus haut niveau, avec des représentants des deux pays présents, souligne l’importance stratégique de cette nouvelle étape.
Cette coopération renforcée pourrait redéfinir certains équilibres dans la région. En misant sur des résultats concrets en matière de sécurité, Paris et Rabat montrent qu’ils entendent agir rapidement, avec des dispositifs fonctionnels et une coordination directe entre les services concernés.
Ce rapprochement dans le domaine sécuritaire confirme un retour de confiance entre les deux pays. Face aux menaces modernes, fragmentées et souvent transfrontalières, les réponses isolées ne suffisent plus. En choisissant de joindre leurs forces, la France et le Maroc ouvrent une nouvelle page de leur partenariat, avec pour ambition de devenir plus efficaces face aux réalités du terrain.
Laisser un commentaire