Le secteur de la volaille en Algérie traverse une période délicate. La production nationale d’œufs a atteint des volumes inédits, au point de déséquilibrer le marché. Devant cette situation, les autorités ont décidé de réagir rapidement en ouvrant la voie à l’exportation.
Le ministère du Commerce a récemment officialisé l’autorisation d’exporter les œufs produits localement. L’objectif est clair : alléger la pression sur les stocks nationaux et permettre aux producteurs de trouver de nouveaux débouchés. Car depuis plusieurs mois, la surabondance d’œufs sur le marché intérieur a fait chuter les prix de façon brutale. De nombreux éleveurs se retrouvent confrontés à des pertes financières importantes, menaçant la pérennité de leurs activités.
Selon les données officielles, la production annuelle d’œufs dépasse les 85 millions de tonnes. Cette abondance, qui aurait pu constituer un atout en matière de sécurité alimentaire, est devenue un facteur d’instabilité économique. Le prix de l’œuf s’est effondré, rendant difficile l’équilibre entre coûts de production et recettes.
La mesure d’exportation décidée par les pouvoirs publics s’inscrit dans un plan plus large de soutien au secteur agricole et agroalimentaire. Elle vise à encourager les filières locales à se positionner sur les marchés extérieurs, tout en évitant la destruction de produits invendus. Les autorités espèrent aussi préserver l’emploi et maintenir l’activité des exploitations familiales et des grandes unités de production.
Derrière la décision d’exporter, se dessine un enjeu plus global : accompagner l’évolution de l’élevage vers un modèle plus durable et mieux structuré. La question de la régulation de l’offre et de la demande se pose avec acuité. Des professionnels estiment qu’il sera nécessaire, à moyen terme, de renforcer la planification des volumes de production et de mettre en place des mécanismes plus souples d’ajustement.
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