FMI au Maghreb : ce pays paie-t-il son entêtement ?

Photo: DR

Depuis longtemps, le Fonds monétaire international (FMI) propose son aide financière à des pays en difficulté. Mais cette aide n’est pas sans conditions : en échange, le FMI recommande des changements dans la manière dont les pays gèrent leur économie, leurs dépenses publiques, ou encore leur administration. Certains pays acceptent ces propositions pour bénéficier du soutien financier. D’autres, comme l’Algérie, préfèrent suivre leur propre voie. Ce choix de l’Algérie pose une question simple : cette indépendance est-elle vraiment bénéfique, ou freine-t-elle les progrès du pays ?

Une croissance portée par le pétrole et les dépenses de l’État

L’économie algérienne connaît une croissance moyenne d’environ 3 à 4 % par an. Mais cette croissance ne vient pas d’un secteur privé dynamique ni d’une meilleure efficacité. Elle repose surtout sur deux choses : les recettes du pétrole et les dépenses de l’État. En clair, c’est l’argent du pétrole et celui injecté par l’État qui font tourner l’économie.

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Un indicateur le montre bien : la productivité totale des facteurs, c’est-à-dire la manière dont l’économie utilise le capital (l’argent) et le travail (les emplois), n’a presque pas bougé en plus de vingt ans. Elle a progressé de seulement 0,45 % par an entre 2000 et 2024. Cela veut dire que même si on met plus d’argent et plus de travailleurs dans le système, l’économie ne devient pas vraiment plus efficace.

Beaucoup d’argent investi, mais peu de résultats visibles

L’État investit beaucoup, mais les retombées ne sont pas toujours au rendez-vous. D’après des analyses, seuls 40 % des investissements publics ont un impact réel sur la croissance. Autrement dit, une grande partie des projets lancés n’apporte pas les effets attendus. Les causes peuvent être multiples : retards, mauvaise gestion ou projets mal adaptés aux besoins du pays.

Le FMI, de son côté, conseille depuis longtemps à l’Algérie de diversifier son économie, de soutenir le secteur privé et de mieux organiser ses institutions. Pourtant, peu de changements profonds ont été faits, et le pays reste dépendant du pétrole. Cela rend l’économie fragile, surtout lorsque les prix du pétrole baissent.

Un choix risqué

L’Algérie a choisi de ne pas suivre les propositions du FMI. Ce refus peut s’expliquer par une volonté de garder le contrôle sur ses décisions, de préserver la stabilité sociale ou simplement de ne pas appliquer des mesures jugées trop brusques. Mais ce choix a aussi un prix.

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Le chômage reste élevé, notamment chez les jeunes. Les services publics sont parfois en difficulté. Et à chaque chute du pétrole, les finances publiques souffrent. Tant que les réformes sont repoussées, les défis risquent de s’aggraver.

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