Industrie au Maghreb : un mois d’avril terne selon une banque centrale

Une usine agroalimentaire (Traitement des huiles végétales). Photo : DR

Les économies du Maghreb ont connu ces dernières années une certaine vitalité industrielle. Grâce à des secteurs comme la mécanique, la chimie, l’agroalimentaire ou le textile, le Maroc a su renforcer sa production tout en développant ses échanges avec l’étranger. Cette évolution a soutenu la création d’emplois et dynamisé plusieurs villes. Pourtant, les chiffres récents publiés par Bank Al-Maghrib (BAM) montrent qu’en avril, la situation s’est quelque peu figée, avec des résultats contrastés selon les secteurs.

Des performances sectorielles contrastées

Au cours du mois d’avril, la production industrielle marocaine a peu évolué dans l’ensemble. Si certains secteurs affichent de bons résultats, d’autres rencontrent des difficultés. Par exemple, la mécanique et la métallurgie ont vu leur activité progresser, tout comme les commandes qui leur sont adressées. Ce sont des secteurs qui tirent encore leur épingle du jeu et montrent qu’ils peuvent soutenir l’industrie locale.

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À l’inverse, le secteur chimique a connu une baisse de sa production, même si ses ventes restent en hausse. Cela traduit une certaine tension, comme si les entreprises peinaient à suivre la demande malgré l’intérêt pour leurs produits. De leur côté, l’agroalimentaire et le textile n’ont pas réussi à décoller : la production stagne ou recule, et les commandes sont soit stables soit en baisse. Cette situation illustre une hésitation chez les industriels face à des perspectives peu claires, ce qui freine leur volonté d’investir davantage.

Une confiance en demi-teinte

Un élément important ressort de cette analyse : plus de 20 % des entreprises sondées restent incertaines quant à l’évolution de leur activité dans les mois à venir. Cette prudence se traduit par un usage modéré des capacités de production, qui atteint 79 %. Autrement dit, les usines ne tournent pas à plein régime, laissant une marge non exploitée.

Cette situation est comparable à une voiture qui roule, mais sans accélérer, faute de visibilité sur la route. La hausse des ventes, même si elle est encourageante, ne suffit pas à dissiper les inquiétudes des industriels qui préfèrent rester prudents plutôt que de risquer un engagement trop fort.

Un marché local et international sous tension

Les ventes ont augmenté à la fois sur le marché intérieur et à l’export, ce qui est positif et montre que les industriels ne misent pas uniquement sur un seul débouché. Toutefois, cette situation peut rapidement devenir fragile.

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Le recul des commandes dans des secteurs comme le textile pose un vrai risque pour certaines régions qui dépendent fortement de cette activité. De plus, le fait que l’agroalimentaire ne progresse pas soulève des questions sur sa capacité à répondre aux besoins croissants tout en s’adaptant aux évolutions du marché.

Un besoin d’adaptation

Le mois d’avril illustre une industrie marocaine qui fait face à des hauts et des bas. Si certains secteurs tirent leur épingle du jeu, d’autres montrent des signes de ralentissement ou d’incertitude. Pour sortir de cette situation, il faudra non seulement répondre aux attentes du marché, mais aussi investir dans la modernisation et la diversification.

Les industriels sont ainsi invités à rester vigilants et à saisir les opportunités de changement, sans perdre de vue les risques actuels. La capacité à gérer ces équilibres déterminera en grande partie la trajectoire industrielle de la région dans les prochains mois.

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