Investissements étrangers au Maghreb : le point de la situation

AFP/Ryad Kramdi

Avant de s’engager dans un pays, les investisseurs étrangers évaluent un ensemble de paramètres précis : la stabilité politique, la transparence des règles, la qualité des infrastructures, la facilité des démarches administratives, ainsi que la taille et le dynamisme du marché local. Ces éléments déterminent souvent la décision finale, à l’image d’un navigateur qui choisit sa route en fonction du vent et des courants. Le Maghreb, riche en ressources et positionné stratégiquement entre Afrique et Europe, devrait théoriquement bénéficier d’un flux important de capitaux. Pourtant, la réalité montre des disparités, en particulier pour l’Algérie.

Un bond sans précédent des IDE en Afrique, un recul relatif pour l’Algérie

Selon le World Investment Report 2025 de l’ONU Commerce et Développement, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) vers l’Afrique ont connu une progression spectaculaire en 2024, augmentant de 75 % et soit 97,03 milliards de dollars. Cette tendance montre un regain d’intérêt mondial pour le continent, malgré des contextes géopolitiques et économiques complexes.

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Cependant, l’Algérie classée 16e rang sur le contient, ne suit pas cette dynamique. En 2024, elle a seulement enregistré 1,43 milliard de dollars d’IDE, bien en deçà de son poids économique et démographique. Cette faible performance s’explique en partie par des obstacles structurels persistants, tels que des procédures administratives lourdes, un cadre réglementaire incertain et un environnement des affaires encore peu favorable.

Des disparités régionales révélatrices des défis à relever

L’écart entre l’Algérie et d’autres pays africains met en lumière des trajectoires divergentes. Plusieurs États du continent ont réussi à capter des flux d’investissements importants en simplifiant leurs politiques économiques, en développant leurs infrastructures et en améliorant la sécurité juridique offerte aux investisseurs. Ces progrès ont renforcé leur attractivité dans une compétition mondiale intense.

À l’inverse, l’Algérie peine à transformer ses avantages comparatifs, tels que ses ressources énergétiques et son marché intérieur, en véritables leviers pour attirer les capitaux internationaux. Cette situation traduit un besoin urgent de réformes plus profondes afin de moderniser le cadre d’accueil des investissements étrangers et d’instaurer un climat de confiance durable.

Un impératif de réformes pour regagner des parts de marché

Face à ces constats, l’Algérie doit accélérer ses efforts pour clarifier ses règles, réduire les lourdeurs bureaucratiques et offrir une meilleure visibilité aux investisseurs étrangers. Seule une transformation ambitieuse permettra de répondre aux attentes des partenaires internationaux et de tirer parti de la croissance soutenue des IDE en Afrique.

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Ce rapport, souligne ainsi que, si le continent tout entier franchit une étape importante dans la réception des investissements étrangers, certains pays, dont l’Algérie, doivent relever des défis majeurs pour ne pas se retrouver marginalisés. La mise en place de réformes concrètes et efficaces constitue la clé pour que l’Algérie redevienne une destination attractive au cœur des stratégies d’investissement dans la région.

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