Une maladie que l’on pensait disparue inquiète à nouveau les experts de santé publique en Europe. Depuis 2022, plusieurs pays européens ont observé une augmentation inhabituelle des cas de diphtérie, ce qui constitue, selon l’Institut Pasteur, la plus importante épidémie dans cette région depuis sept décennies.
Cette résurgence préoccupante a été documentée dans une étude publiée par le New England Journal of Medicine, révélant que plusieurs centaines de cas sont désormais signalés chaque année. Les chercheurs soulignent l’ampleur exceptionnelle de cette situation sanitaire, suscitant des inquiétudes croissantes parmi les professionnels de santé.
Une maladie grave aux conséquences sévères
La diphtérie est une maladie hautement contagieuse aux manifestations cliniques dangereuses. Cette infection bactérienne commence souvent par une angine, mais peut rapidement évoluer vers des complications cardiovasculaires ou neurologiques potentiellement mortelles. Le taux de mortalité atteint 30% chez les personnes non vaccinées qui ne reçoivent pas de traitement rapide, les jeunes enfants étant particulièrement vulnérables selon l‘Organisation mondiale de la santé.
Paradoxalement, cette épidémie touche principalement les populations marginalisées plutôt que la population générale, qui est protégée par la vaccination obligatoire. Les personnes migrantes et sans domicile fixe sont les groupes les plus affectés, la contamination survenant souvent durant les parcours migratoires ou dans les pays d’accueil européens. Cette situation met en lumière les lacunes du système de protection sanitaire pour ces populations vulnérables.
Des chiffres inquiétants, mais un risque limité pour les personnes vaccinées
Les données épidémiologiques confirment l’ampleur du phénomène avec 362 cas recensés en Europe en 2022 et 123 cas en 2023, dont plusieurs dizaines en France. Le ministère français de la Santé reconnaît cette augmentation des cas importés depuis 2022, bien que l’évaluation précise reste difficile en raison des limitations du dépistage auprès des populations concernées.
Néanmoins, le Centre européen de contrôle des maladies rassure la population générale : le risque reste très faible pour les personnes correctement vaccinées. Une crise sanitaire qui démontre là, toute l’importance de maintenir une couverture vaccinale élevée et de renforcer la surveillance épidémiologique.
Laisser un commentaire