Maghreb : 28 plages interdites à la baignade

Les plages sont depuis longtemps des symboles d’évasion, moteurs du tourisme balnéaire et vitrines naturelles pour de nombreux pays méditerranéens. En Tunisie, les étendues côtières font partie des destinations privilégiées, tant pour les vacanciers locaux que pour les visiteurs étrangers. Elles génèrent des retombées économiques significatives chaque été, renforçant l’attractivité du pays. Mais lorsqu’une partie du littoral devient inaccessible en raison de la dégradation de la qualité des eaux, l’enthousiasme cède la place à la préoccupation. L’annonce récente de l’interdiction de baignade sur plusieurs plages tunisiennes vient souligner cette tension entre usage touristique et réalité environnementale.

Des plages sous surveillance, des résultats inégaux

Durant la période estivale 2025, les autorités sanitaires tunisiennes ont mené une évaluation de la salubrité des eaux de mer sur des centaines de sites côtiers. Si la majorité d’entre eux ont été jugés acceptables, 28 plages ont toutefois été déclarées impropres à la baignade. La décision, rendue publique le 25 juin par le ministère de la santé, repose sur les données collectées au cours du mois. Le gouvernorat de Ben Arous concentre à lui seul plus de la moitié des sites interdits, soit quinze points critiques. À cela s’ajoutent six emplacements dans la région de Bizerte, six autres dans la zone de Raoued, au sein du gouvernorat de l’Ariana, et un point situé dans la capitale elle-même. Ce tableau met en lumière une pollution localisée mais persistante, qui compromet la sécurité des usagers et témoigne de pressions environnementales multiples.

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Un impact au-delà du sable et de l’eau

Ces interdictions ne sont pas de simples mises en garde : elles traduisent un déséquilibre plus profond entre les activités humaines et la capacité des milieux naturels à se régénérer. Lorsque les eaux deviennent impropres, ce ne sont pas seulement les baignades qui sont compromises. C’est l’ensemble du tissu local – commerces, hôtellerie, restauration – qui subit un contrecoup. De telles mesures sanitaires, même temporaires, affectent la réputation des stations balnéaires et interrogent sur les choix d’aménagement du littoral. Déversements d’eaux usées non traitées, urbanisation mal encadrée, manque d’infrastructures d’assainissement : les causes sont connues, les réponses encore trop lentes.

L’alerte lancée cet été pourrait ainsi jouer un rôle de déclencheur. Car garantir des plages sûres ne relève pas seulement d’une obligation hygiénique ; c’est une nécessité économique, sociale et écologique. Ce qui est en jeu, c’est la capacité du pays à préserver l’une de ses ressources les plus précieuses : un littoral accueillant, durable et accessible à tous.

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