Dans un contexte économique mondial en mutation, les investissements directs étrangers (IDE) restent une ressource cruciale pour de nombreux pays en quête de croissance, d’innovation et d’emplois. Pour plusieurs économies émergentes, ces flux constituent un levier stratégique permettant de financer les infrastructures, dynamiser le tissu industriel et renforcer l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales. En 2024, le Maroc s’est distingué par une nette progression dans ce domaine, enregistrant une augmentation notable de ses IDE selon le dernier rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Une progression tirée par l’Afrique du Nord
D’après le Rapport sur l’investissement dans le monde 2025 de la CNUCED, le Maroc a connu une hausse de 55 % des IDE, atteignant 1,6 milliard de dollars en 2024. Cette performance s’inscrit dans une dynamique régionale, l’Afrique du Nord apparaissant comme le principal moteur de la croissance des flux d’IDE sur le continent africain. La Tunisie a également progressé avec une hausse de 21 %, enregistrant 936 millions de dollars, tandis que l’Égypte a consolidé sa position avec plusieurs projets majeurs.
Malgré une baisse générale de la valeur des nouveaux projets d’investissement annoncés en Afrique (passée de 178 à 113 milliards de dollars), l’Afrique du Nord fait figure d’exception. La région a vu la valeur de ses projets Greenfield progresser de 12 %, atteignant 76 milliards de dollars, soit environ les deux tiers de la totalité des investissements projetés sur le continent.
Le Maroc dans la dynamique des infrastructures et de l’énergie
Le secteur de la construction demeure prioritaire sur le continent, en réponse aux besoins croissants en infrastructures et à l’expansion urbaine rapide. Le Maroc figure parmi les pays ayant attiré des projets de taille moyenne à fort impact, aux côtés du Ghana et du Kenya. Cette orientation renforce le rôle du royaume en tant que plateforme stable pour les projets structurants, notamment dans l’industrie et l’aménagement du territoire.
Par ailleurs, le pays s’inscrit dans la dynamique africaine autour de la transition énergétique. Parmi les sept grandes transactions enregistrées sur le continent, pour une valeur totale estimée à 17 milliards de dollars, le Maroc accueille un projet notable portant sur la production d’ammoniac vert et de carburant industriel. Cette initiative s’ajoute aux projets d’hydrogène vert en Égypte et en Tunisie, ainsi qu’à ceux d’énergie solaire et éolienne en Namibie.
Un positionnement stratégique à conforter
La tendance relevée par la CNUCED confirme que le Maroc bénéficie d’un environnement relativement attractif pour les investisseurs, notamment grâce à sa stabilité, sa stratégie industrielle et ses ambitions en matière de développement durable. Cependant, dans un contexte de concurrence régionale accrue, ce positionnement reste à consolider par des réformes structurelles, une amélioration de la gouvernance des projets et un renforcement de l’écosystème local.
L’année 2024 apparaît ainsi comme un jalon important dans le parcours du Maroc vers une économie plus résiliente et ouverte, capable d’attirer et de valoriser les investissements étrangers dans des secteurs stratégiques.
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