Maghreb: un pays passe à la vitesse supérieure

Photo de Laurel and Michael Evans sur Unspla

Le secteur automobile occupe aujourd’hui une place centrale dans l’économie mondiale. Il ne se limite plus à la fabrication de véhicules, mais englobe l’ensemble d’une chaîne de valeur complexe, allant de la conception à la logistique, en passant par l’assemblage, les composants électroniques, les tests de sécurité ou encore les technologies de motorisation. De plus en plus intégré aux dynamiques de transition énergétique et aux échanges internationaux, ce secteur repose fortement sur les capacités industrielles des pays qui parviennent à combiner main-d’œuvre qualifiée, infrastructures logistiques et stabilité réglementaire. C’est dans ce contexte que le Maroc s’impose comme un acteur clé, en consolidant son rôle de plateforme de production et d’exportation à proximité immédiate du marché européen.

Un positionnement logistique stratégique

Le port de Tanger Med, situé à seulement 15 kilomètres des côtes espagnoles, constitue l’un des leviers majeurs de cette montée en puissance. Opérationnelle depuis 2007, cette infrastructure accueille chaque année plus de 20 000 cargos. Sa capacité d’expédition permet de desservir en 24 heures des métropoles comme Barcelone ou Marseille, faisant de la zone une interface logistique de premier plan entre l’Afrique et l’Europe. Le port abrite également la Tanger Automotive City, dédiée au stockage et au transit de véhicules. Sa superficie a récemment été portée à 1 185 hectares, contre 517 auparavant, pour répondre à l’augmentation continue des flux. En 2025, cette zone traitera 578 446 véhicules des constructeurs Renault et Stellantis, près d’un demi-million de camions, ainsi que 8,6 millions de conteneurs.

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Un tissu industriel en pleine expansion

Le Maroc a bâti une offre industrielle compétitive pour attirer les grands groupes automobiles. Des facteurs comme une main-d’œuvre qualifiée à coût modéré, des politiques d’incitation à l’investissement et des normes environnementales assouplies jouent un rôle important. L’engagement du royaume à faire du secteur un pilier de son économie industrielle s’appuie sur la vision du roi Mohammed VI, qui ambitionne de transformer le pays en « usine automobile de l’Europe ».

Ce positionnement s’illustre dans les choix stratégiques de groupes internationaux. Stellantis prévoit une montée en cadence de son usine de Kénitra, qui pourrait accueillir la production de la Citroën C4, actuellement assemblée à Madrid. D’autres modèles comme la Peugeot 208, la Citroën Ami, la Fiat Topolino ou encore l’Opel e-Rocks sont déjà produits dans le royaume. Renault, pour sa part, assemble les Dacia Sandero et Logan, ainsi que la version hybride Dacia Jogger dans ses usines de Casablanca et Tanger.

Une capacité de production en forte progression

Face à la croissance constante des commandes et à l’évolution des gammes de véhicules, le Maroc ambitionne de doubler sa capacité de production automobile. L’objectif est d’atteindre un million d’unités produites en 2025, ce qui renforcerait encore davantage la place du royaume dans les chaînes de valeur mondiales, en particulier celles orientées vers l’Europe.

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