Maghreb: un pays veut séduire l’Europe avec ses produits bio

© Pixabay

Nouer des partenariats solides demeure un levier essentiel pour tout acteur économique souhaitant s’implanter durablement à l’international. Dans le secteur agroalimentaire, cette quête de relais de croissance s’accompagne de la nécessité de bâtir une présence cohérente sur des marchés de plus en plus réglementés et sélectifs. Entre l’adaptation aux normes locales, le positionnement stratégique et la valorisation du savoir-faire, chaque entreprise en quête d’exportation doit pouvoir s’appuyer sur des réseaux commerciaux fiables, des événements ciblés et une diplomatie économique active. C’est dans ce contexte que la participation à des salons spécialisés devient un instrument de visibilité et de prospection incontournable.

Une vitrine internationale pour l’Algérie

La Free From & Specialty Food Expo 2025, qui s’est ouverte à Vienne en Autriche, offre précisément ce cadre. Ce salon, centré sur les produits alimentaires sains, attire quelque 280 exposants issus de 60 pays et environ 5 000 visiteurs professionnels, parmi lesquels des distributeurs, chaînes de grande distribution bio, acheteurs spécialisés et chercheurs. Pour l’Algérie, invitée d’honneur de cette édition, l’événement représente une opportunité de taille pour renforcer ses ambitions à l’export.

Publicité

La délégation algérienne, conduite par Kamel Rezig, ministre du Commerce extérieur, et Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), regroupe plusieurs entreprises du secteur des produits alimentaires naturels. Leur présence vise à positionner des marques locales sur les étals européens, à nouer de nouveaux partenariats commerciaux et à renforcer l’image de l’Algérie comme fournisseur de produits sains, traçables et compétitifs.

Valoriser les produits identitaires et naturels

La participation au salon s’inscrit dans un cadre plus large : celui de la diversification des exportations hors hydrocarbures. L’agroalimentaire, en particulier dans sa déclinaison bio et naturelle, est de plus en plus soutenu par les autorités. La stratégie consiste à accompagner les producteurs sur des filières à forte valeur ajoutée, tout en répondant aux attentes du consommateur européen, de plus en plus soucieux de l’origine et de la qualité des produits.

Les dattes algériennes, réputées pour leur qualité, sont au cœur de cette stratégie. Leur valorisation fait l’objet d’un suivi spécifique, à travers une commission dédiée qui travaille à lever les freins logistiques et réglementaires à l’exportation. L’huile d’olive, autre produit emblématique, bénéficie déjà d’une reconnaissance internationale avec des récompenses obtenues dans divers concours au Canada, au Japon ou en France. Des marques telles que Dahbia, Numidia ou Benaceur sont perçues comme des ambassadrices du savoir-faire algérien.

Des niches à explorer et des défis à relever

En marge des filières majeures, d’autres produits attirent l’attention : les figues sèches, le miel, les infusions naturelles ou encore les conserves végétales sans additifs. Ces niches, moins exposées, offrent un potentiel réel, à condition de maîtriser les normes européennes strictes en matière de traçabilité, de conditionnement et d’étiquetage.

Publicité

Le statut de pays invité d’honneur assure certes une exposition médiatique privilégiée, avec un pavillon central, des interventions officielles et une mise en avant institutionnelle. Mais cette visibilité ne garantit pas à elle seule des retombées économiques. L’enjeu se situe ailleurs : dans la capacité des entreprises à convertir les contacts établis en contrats durables, à faire face à la concurrence et à assurer une offre continue et conforme aux exigences du marché.

Un signal aligné avec les ambitions nationales

La présence algérienne à Vienne, bien qu’internationale dans sa portée, traduit aussi une volonté nationale : celle d’inscrire l’agroalimentaire sain parmi les moteurs d’une croissance exportatrice renouvelée. En participant à des plateformes reconnues, les opérateurs algériens testent leur attractivité, affinent leur positionnement et participent à la dynamique de structuration du secteur.

Ce type de déplacement n’a de sens que s’il est accompagné, sur la durée, par un soutien institutionnel cohérent, une logistique export performante et une stratégie claire de conquête des marchés. Les premiers jalons sont posés, mais la conquête annoncée passera désormais par la capacité des opérateurs à transformer l’essai.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité