Les coopérations bilatérales entre États prennent des formes variées, allant des partenariats économiques aux échanges technologiques, en passant par la collaboration dans des domaines aussi sensibles que la santé. Ce type de rapprochement repose souvent sur une volonté politique affirmée et sur une lecture partagée des défis à relever. À travers la mise en place de projets communs, certains pays explorent des voies concrètes pour mutualiser leurs compétences et construire des modèles de développement plus intégrés. C’est dans ce contexte qu’émergent les discussions entre l’Algérie et le Sultanat d’Oman, qui souhaitent renforcer leur coopération dans le secteur médical.
Rencontre à Tunis entre Abdelhak Saihi et Hilal Al-Sabti
Profitant des marges de la première Conférence régionale « Une seule santé » organisée à Tunis, le ministre algérien de la Santé, Abdelhak Saihi, a échangé avec son homologue omanais, Hilal bin Ali bin Hilal Al-Sabti. Cette entrevue a permis aux deux responsables de saluer la qualité des relations entre leurs pays, marquées par des liens historiques et une proximité diplomatique entretenue. « Les relations entre l’Algérie et Oman sont solides, historiques et empreintes de fraternité », ont souligné les deux parties selon un communiqué du ministère algérien de la Santé.
Chirurgie cardiaque infantile et expertise partagée
Un des sujets ayant retenu l’attention porte sur la chirurgie cardiaque pédiatrique, secteur jugé stratégique par les deux ministres. La perspective d’organiser des interventions conjointes, mobilisant des équipes médicales des deux pays, témoigne d’une ambition de mutualisation des compétences au service des enfants atteints de pathologies complexes.
« Nous souhaitons mener des opérations communes dans ce domaine afin de renforcer nos capacités mutuelles », ont déclaré les ministres. Cette approche pourrait également servir de modèle pour d’autres spécialités médicales.
Une unité pharmaceutique commune à l’étude
Au-delà des soins, les échanges ont porté sur un projet plus structurel : la création d’une unité de production pharmaceutique conjointe. Celle-ci pourrait voir le jour à Oman, avec l’appui de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) d’Algérie. En parallèle, la mise en place d’un centre national du médicament est également envisagée.
« Ce projet vise à renforcer notre intégration industrielle et à développer la production et la distribution de médicaments dans nos deux pays », indique la même source. L’objectif affiché est de favoriser l’autonomie pharmaceutique tout en consolidant un réseau régional de distribution.
Un partenariat stratégique en construction
Au terme de leur entretien, les deux ministres ont exprimé leur souhait de maintenir un dialogue régulier et de concrétiser les pistes abordées. « Il est essentiel de multiplier les échanges pour faire avancer concrètement nos projets communs », ont-ils conclu.
Ce rapprochement témoigne d’un effort pour construire un partenariat stratégique durable, axé sur la santé publique, la souveraineté pharmaceutique et le développement de pôles médicaux spécialisés. L’initiative illustre un engagement politique à valoriser la complémentarité entre les systèmes de santé nationaux et à faire émerger, à terme, des projets communs porteurs de valeur ajoutée sur le plan humain, économique et régional.
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