L’Initiative Atlantique du Maroc représente un pari audacieux pour le royaume, notamment parce qu’elle englobe des zones sensibles du Sahara occidental, un territoire revendiqué par le Front Polisario. Cette dimension territoriale ajoute une complexité géopolitique majeure et pourrait obliger Rabat à adopter une posture diplomatique plus ferme, en particulier face à l’Algérie, qui soutient les mouvements indépendantistes sahraouis.
Face aux défis sécuritaires et politiques soulevés par cette initiative, les autorités marocaines devront probablement élaborer des stratégies argumentaires solides pour légitimer leur vision auprès de la communauté internationale. Cependant, le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental bénéficie d’un soutien croissant sur la scène mondiale. La France, la Hongrie ou encore l’Estonie et d’autres nations se sont rangées derrière ce projet.
Une stratégie continentale face aux bouleversements régionaux
C’est dans ce contexte marqué par l’instabilité politique et les transitions militaires, le Maroc propose une alternative diplomatique pragmatique aux pays enclavés de la région. L’émergence de l’Alliance des États du Sahel, qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, coïncide avec une période de refroidissement des relations entre ces nations et leurs partenaires occidentaux traditionnels.
Cette reconfiguration géopolitique offre à Rabat l’opportunité de se positionner comme médiateur privilégié entre l’Afrique subsaharienne et les puissances mondiales. Le royaume tire habilement parti des tensions existantes entre l’Alliance des États du Sahel et l’Algérie, notamment après les incidents diplomatiques récents impliquant la destruction d’un drone malien.
Infrastructure et financement : les enjeux de la réalisation
Le Maroc ambitionne ainsi de créer un nouveau corridor, reliant les nations du Sahel à l’Océan Atlantique. Cet immense passage reliera le Maroc au Tchad, en passant par la Mauritanie. Un projet qui nécessite des investissements colossaux, estimés à près d’un milliard de dollars.
La réussite du projet repose sur le futur port en eau profonde de Dakhla Atlantique, dont l’achèvement est prévu pour 2028. Ce dernier agira comme pivot central de cette nouvelle route commerciale africaine.
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