Mark Zuckerberg : Meta poursuivi par un rappeur risque gros

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Depuis ses débuts, l’entreprise de Mark Zuckerberg a modifié en profondeur la manière dont les individus partagent, consomment et façonnent l’information. Meta, avec ses plateformes comme Facebook et Instagram, a contribué à redéfinir les usages numériques : les internautes ne sont plus seulement des spectateurs, mais des acteurs qui créent et diffusent du contenu en temps réel. Cette dynamique participative, rendue possible par des outils toujours plus intuitifs, a pourtant ouvert la voie à des usages controversés. Aujourd’hui, cette frontière poreuse entre innovation technologique et respect des règles juridiques place Meta au centre d’une procédure judiciaire qui pourrait lui coûter très cher.

L’artiste réclame des compensations majeures pour utilisation illégale

La société de gestion musicale Eight Mile Style, liée au rappeur Eminem, a récemment porté plainte contre Meta devant un tribunal fédéral du Michigan. Selon les documents consultés par le magazine People, la plainte vise l’utilisation non autorisée de 243 morceaux de l’artiste, utilisés sur les plateformes de Meta dans des vidéos générées par les utilisateurs. L’entreprise est accusée d’avoir permis, par le biais de ses fonctionnalités, la diffusion de ces titres sans contrat préalable ni mention du créateur.

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Le montant réclamé par la partie plaignante repose sur les dommages-intérêts légaux prévus pour chaque infraction présumée, soit un plafond de 150 000 dollars par œuvre. Si cette somme est retenue par la justice, Meta pourrait être contrainte de verser près de 109 millions de dollars. Cette réclamation repose sur l’idée que les outils mis à disposition par Meta n’auraient pas empêché, voire auraient facilité, la reproduction de ces œuvres sans cadre légal strict.

Une plainte qui cible le fonctionnement même des outils numériques

L’accusation ne se limite pas à une simple diffusion accidentelle. Le cœur de la plainte déposée vendredi dernier concerne la manière dont Meta aurait développé des instruments permettant — voire incitant — les utilisateurs à exploiter des morceaux protégés par des droits, dans leurs créations audiovisuelles. Cette critique soulève une problématique plus large : dans un environnement numérique où le contenu circule en masse et rapidement, les mécanismes de protection juridique peinent à suivre le rythme des innovations.

Ce litige survient alors que Meta multiplie ses efforts pour renforcer l’engagement des utilisateurs à travers des formats vidéo courts, intégrant souvent du contenu sonore. Si ces stratégies favorisent l’adhésion du public, elles exposent aussi l’entreprise à des plaintes d’artistes ou d’ayants droit estimant que leurs œuvres sont utilisées à des fins commerciales, sans autorisation ni rémunération.

Meta dans une position délicate face à la justice

La plainte d’Eight Mile Style survient alors que les grandes plateformes numériques sont régulièrement confrontées à des accusations liées aux droits d’auteur. Ce qui est en jeu dépasse le simple usage d’un morceau : il s’agit de savoir si Meta a, par ses choix techniques, contribué à ce que des œuvres soient détournées de leur cadre légal. Pour un artiste comme Eminem, dont la musique est exploitée commercialement à l’échelle mondiale, une telle utilisation pourrait représenter une atteinte importante à la valeur de son catalogue.

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L’affaire rappelle à quel point les géants technologiques doivent désormais conjuguer performance algorithmique et respect rigoureux des règles juridiques. Si la justice fédérale donne raison au plaignant, cela pourrait ouvrir la voie à d’autres actions similaires d’artistes estimant que leurs œuvres sont utilisées à leur insu dans des écosystèmes numériques où la monétisation est omniprésente.

Une réponse

  1. Avatar de Surcouff
    Surcouff

    Le tas de sucre a bâti sa fortune sur un seul principe : le vide juridique.
    C’est de la flibuste, ce qu’il fait est illégal et malhonnête mais il ne peut pas être poursuivi.

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