La Pentecôte 2025 a marqué un tournant pour les communautés Xwla et Xwela réunies à Grand-Popo. Du 6 au 9 juin, la fête identitaire Nonvitcha, née en 1921, a réaffirmé ses fondamentaux : la fraternité, le développement communautaire et la transmission culturelle. Plus qu’une commémoration, cette édition s’est imposée comme une déclaration d’intention pour le futur, portée par un thème mobilisateur : « Jeunesse Xwla et Xwela, engage-toi et maintiens la Flamme de Nonvitcha toujours allumée pour le développement de ta Communauté ».
Dans une atmosphère empreinte d’émotion et d’unité, Norbert Kassa, président du Bureau Exécutif Fédéral, a donné le ton : « Nonvitcha doit devenir un festival national ». Un objectif clairement affirmé devant les autorités et les milliers de festivaliers. Pour ce faire, un appel a été lancé au Représentant du Ministre de la Culture afin de constituer un dossier à soumettre au Chef de l’État. Un précédent existe, souligne-t-il : « Nous l’avons fait avec le ministre du Cadre de vie, nous avons eu les projets qu’il faut. Pourquoi échouer avec la culture alors que nous-mêmes, on a déjà commencé ? »
L’un des piliers de cette transformation, selon lui, reste la jeunesse : « L’appropriation du concept Nonvitcha doit commencer dans les familles. C’est là que la flamme doit prendre. » Il appelle ainsi chaque parent à devenir acteur de cette transmission, pour garantir la pérennité d’un héritage communautaire vieux de plus d’un siècle.
Une organisation modernisée et inclusive
Sous la direction de Noël Fonton, le comité d’organisation mis en place en janvier a tenu son pari : moderniser l’événement, tout en respectant sa dimension traditionnelle. L’usage des outils numériques a permis de rendre les célébrations accessibles en direct aux ressortissants de la diaspora et aux communautés éloignées. Une cellule de communication active a valorisé chaque étape de la fête, créant une synergie inédite entre tradition et innovation.
Le préfet du département du Mono, Dêdêgnon Bienvenu Milohin, a salué cette organisation exemplaire et la mobilisation populaire. Il a exprimé sa gratitude envers les forces de sécurité et les agents impliqués dans le bon déroulement des activités, tout en rappelant le caractère symbolique et fédérateur de Nonvitcha pour la région.
La Pentecôte comme souffle spirituel
Au cœur de la fête, la messe solennelle a revêtu une dimension particulière, célébrée par Mgr Coffi Roger Anoumou, évêque de Lokossa. Dans une homélie vibrante, il a établi un parallèle entre la diversité linguistique et culturelle de Grand-Popo et celle de Jérusalem lors de la première Pentecôte. « L’Esprit-Saint est ce souffle qui réunit, qui pacifie, qui redonne vie », a-t-il affirmé, appelant chacun à dépasser les rancunes, à renouer avec la fraternité et à se laisser guider par la lumière divine.
Faisant écho au thème de Nonvitcha, l’évêque a interpellé la jeunesse : « L’engagement demande courage, créativité et persévérance. Il s’agit de s’investir pour le bien commun, à l’image des figures prophétiques comme Mgr Robert Sastre », originaire de Grand-Popo. Il a également repris les mots du pape François sur la politique comme « forme élevée de charité », incitant les jeunes à quitter leur inertie pour bâtir un avenir meilleur.
Un pont entre mémoire et avenir
Entre hommages aux aînés, compétitions sportives, actions sociales et festivités culturelles, Nonvitcha 2025 a incarné l’esprit d’une communauté en mouvement. Elle a rassemblé, célébré, et surtout préparé le terrain pour une reconnaissance à plus grande échelle. La dynamique enclenchée laisse entrevoir une 105ᵉ édition encore plus structurée, plus ambitieuse. Avec la bénédiction de l’Esprit-Saint, l’adhésion de la jeunesse et l’engagement des leaders, Nonvitcha poursuit sa mue : de fête identitaire, elle aspire à devenir un symbole national de fierté, de culture et de cohésion.
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