Pétrole du Maghreb (Petrom) redéfinit sa stratégie pour conquérir de nouveaux marchés au-delà du territoire marocain. Face à la domination d’Afriquia, Vivo Energy et TotalEnergies sur le marché national des hydrocarbures, cet acteur historique de la distribution pétrolière cherche désormais à exploiter le potentiel de croissance continental.
L’Afrique de l’Ouest constitue la cible prioritaire de cette offensive commerciale, notamment grâce aux projections optimistes de la Banque africaine de développement qui anticipent une progression annuelle de la consommation de carburants supérieure à 5% jusqu’en 2030.
Cette orientation stratégique intervient à un moment crucial où une nouvelle génération d’opérateurs africains aspire à concurrencer les majors internationales dans les segments de l’approvisionnement, de la distribution et du stockage énergétique.
Une stratégie d’expansion ambitieuse
Petrom entend capitaliser sur ses atouts logistiques marocains, son réseau relationnel institutionnel et sa flexibilité commerciale pour s’établir comme une marque panafricaine compétitive. Avec un chiffre d’affaires de 9,6 milliards de dirhams en 2024, l’entreprise maintient une approche offensive. Les mutations économiques récentes dans le Sahel, notamment les cessions d’actifs de TotalEnergies au Mali et au Burkina Faso, créent des opportunités pour de nouveaux acteurs souhaitant s’établir avec les opérateurs locaux.
Enjeux géopolitiques et souveraineté énergétique
Les projets de développement de Petrom s’articulent autour de plusieurs axes majeurs d’ici à 2030. L’entreprise prévoit un renforcement significatif de ses capacités de stockage, passant de 110 000 à 283 000 mètres cubes.
Parallèlement, elle ambitionne d’augmenter sa production annuelle à 500 000 tonnes de carburants de synthèse renouvelables grâce à un partenariat avec MGH Energy à Dakhla, nécessitant un investissement de 51 milliards de dirhams.
L’Alliance des États du Sahel, regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, place la maîtrise des ressources naturelles au centre de sa stratégie économique. Ces nations, riches en uranium, or, pétrole et gaz, cherchent à renégocier leurs contrats miniers et énergétiques tout en développant des partenariats avec des acteurs non-alignés.
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