Depuis 2009, Augustin Senghor tient les rênes de la Fédération Sénégalaise de Football. Sous sa présidence, les Lions de la Teranga ont atteint des sommets historiques, marquant l’âge d’or du football sénégalais. En à peine quelques années, les différentes sélections nationales ont accumulé les titres : CAN 2021 pour l’équipe A, CHAN 2023, CAN U20, CAN U17 et CAN de beach soccer. Un palmarès que peu de fédérations africaines peuvent égaler.
Ce parcours a renforcé l’image d’un dirigeant dont le mandat a été marqué par l’excellence sportive. Pourtant, derrière ces victoires, se dessinent aussi des défis structurels de taille. Alors qu’Augustin Senghor a annoncé sa candidature pour un cinquième mandat à la tête de la FSF, plusieurs voix s’élèvent pour rappeler que les trophées ne suffisent pas à masquer les fragilités financières de l’institution.
Un déficit préoccupant et des infrastructures en attente
Le dernier rapport financier de la FSF a agi comme un signal d’alarme : un déficit de 2,4 milliards FCFA, une trésorerie sous tension, et des subventions étatiques amputées de moitié. L’échec précoce des Lions à la CAN 2024 a refroidi les ardeurs des sponsors, aggravant un déséquilibre budgétaire déjà alimenté par les retards sur des projets majeurs. La rénovation du stade Demba Diop, maintes fois annoncée, reste au point mort.
Ces éléments donnent des arguments aux challengers d’Augustin Senghor. Mady Touré et Ablaye Fall ont d’ores et déjà officialisé leur candidature pour la prochaine élection. Ils ambitionnent d’apporter une vision renouvelée, notamment sur les plans de la gouvernance, de la transparence financière et du développement des infrastructures locales.
Une élection sous haute tension
À l’approche du scrutin, le climat promet d’être électrique. Augustin Senghor reste un acteur central du football africain, notamment par son rôle à la CAF, mais certains estiment que seize années à la tête de la FSF suffisent. Le débat dépasse donc la personne de Senghor pour toucher à une question plus vaste : celle de l’alternance dans les grandes institutions sportives nationales.
Entre stabilité et changement, les électeurs auront à trancher entre un dirigeant à la feuille de route spectaculaire sur le terrain, mais critiqué pour la gestion interne, et des candidats qui promettent de bâtir sur ses acquis tout en imprimant une nouvelle dynamique. Quoi qu’il advienne, cette élection marquera un tournant pour l’avenir du football sénégalais.
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