Ce lundi marque le début du bac technique 2025. Et, l’Office du baccalauréat est formel : la quasi-totalité des cas de tricherie enregistrés les années précédentes sont liés à l’usage de téléphones portables. Dans un contexte où l’intégrité des examens nationaux est de plus en plus scrutée, l’administration a décidé de renforcer les mesures de contrôle. Désormais, un candidat surpris avec un téléphone – même éteint – s’expose à une exclusion immédiate et à des sanctions disciplinaires lourdes. Ce durcissement est accompagné d’une vaste campagne de sensibilisation visant les familles, les encadreurs et les candidats. Publicités radio, interventions dans les médias et rappels dans les établissements : tout est mis en œuvre pour empêcher que l’outil le plus courant de communication ne devienne l’arme favorite des fraudeurs.
Une série technique au ralenti
Dans cette ambiance sous tension, seuls 2,07 % des 166 400 candidats au baccalauréat cette année sont inscrits dans les séries techniques. Cela représente environ 3 450 élèves à l’échelle nationale, une part dérisoire qui confirme la tendance à la baisse observée ces dernières années : 2,28 % en 2021, 2,19 % en 2022, 2,14 % en 2024. Ce recul interroge sur les politiques d’orientation et sur la perception de ces filières techniques dans un pays en quête d’industrialisation et de main-d’œuvre qualifiée. Pourtant, les besoins du marché en techniciens spécialisés restent élevés, notamment dans les secteurs de l’énergie, du bâtiment ou des télécommunications. Mais pour l’instant, ces séries peinent à attirer les vocations, malgré les discours officiels valorisant leur importance stratégique.
L’équation à résoudre pour l’école sénégalaise
Entre lutte contre la fraude et désaffection des filières techniques, l’enseignement secondaire sénégalais est confronté à un double défi. D’un côté, il faut assurer des examens justes et transparents dans un monde où la technologie donne accès à l’instantanéité et aux contenus numériques, y compris pendant les épreuves. De l’autre, il s’agit de redonner confiance et attrait aux séries qui préparent aux métiers techniques, alors que le pays a besoin de bras et de cerveaux pour accompagner sa transformation. Ce 17 juin, en ouvrant les premières copies du bac technique, les candidats porteront bien plus qu’un matricule : ils incarneront une interrogation nationale sur le rôle de l’école dans la société sénégalaise d’aujourd’hui.
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