Le marché Ocass de Touba a de nouveau été frappé par les flammes, ravivant un traumatisme encore vif pour les commerçants et les riverains. Dans la nuit du samedi 31 mai au dimanche 1er juin 2025, un incendie a dévasté plus de 34 cantines et de nombreux étals, dans une scène rappelant l’événement encore plus destructeur survenu en novembre 2020. À l’époque, le marché avait été le théâtre d’un sinistre d’une ampleur inédite, laissant derrière lui des centaines de sinistrés. Cinq ans plus tard, malgré les promesses de sécurisation et de modernisation des infrastructures, l’histoire semble se répéter.
Des conditions défavorables à l’intervention des secours
Le feu s’est déclaré peu après une heure du matin, à un moment où le marché était désert mais où les marchandises venaient d’être réapprovisionnées en prévision de la fête de la Tabaski. Ce timing a amplifié les pertes : de nombreux vendeurs avaient stocké des produits de valeur en espérant profiter de l’afflux d’acheteurs pour cette période. Face à l’urgence, les secours ont rapidement été mobilisés, mais leur efficacité a été limitée par des obstacles structurels. L’étroitesse des ruelles, le désordre ambiant et surtout l’indisponibilité des bouches d’incendie, inutilisables à cause d’une pénurie d’eau, ont considérablement ralenti la maîtrise de l’incendie. Le feu a pu se propager sans résistance, réduisant en cendres plusieurs années d’efforts et d’investissements.
Des interrogations persistantes sur la prévention et la sécurité
Si les causes exactes du départ de feu restent à établir, l’événement met une nouvelle fois en lumière les failles persistantes du dispositif de sécurité dans les marchés urbains. Comment expliquer que cinq ans après un précédent aussi marquant, les installations d’urgence soient toujours défaillantes ? Comment admettre que des zones aussi stratégiques, au cœur d’une activité économique intense, soient encore si mal préparées à affronter ce type de risque ? Au-delà de la perte matérielle, ce nouvel incendie pose la question de la protection des moyens de subsistance de milliers de familles, mais aussi de la crédibilité des mesures annoncées depuis 2020. Les commerçants du marché Ocass, déjà éprouvés par la répétition des drames, attendent des réponses concrètes et des actions durables.
Alors que les ruines encore fumantes témoignent de la violence des flammes, une certitude demeure : la résilience seule ne suffit plus. Il faudra désormais des solutions techniques, des choix politiques forts et un suivi rigoureux pour que le marché Ocass cesse d’être le théâtre d’un feu que rien ne semble pouvoir éteindre, ni sur le plan matériel, ni dans les mémoires.
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